Ils ne savent plus à quels saints se vouer. Après avoir investi plus de 17 milliards de FCFA dans un programme immobilier clé en mains, une centaine de souscripteurs du projet au niveau secteur Koné Bangali à Bingerville Akouai Santé, se voient à nouveau menacés par une contorsion du prolongement du boulevard Mitterrand.
Bd Mitterrand coté Bingerville: Le Collectif des Souscripteurs de Magil Construction-CI / Lews Holding appelle le gouvernement à la table de négociation
Animant un point de presse, mercredi, sur le site impacté à Akouai Santé, le secrétaire général du Collectif des Souscripteurs de Magil Construction-CI / Lews Holding, Dr Okoubo Guillaume, a relevé avoir été saisi par la présence d’un engin de démolition de type bulldozer, ce même jour.
“Nous vous sollicitons pour relayer notre cri de cœur pour dénoncer l’injustice dont nous sommes victimes et obtenir l’arrêt des travaux en cours sur le site mentionné en objet car il appartient aux acquéreurs. Ce site de 2 ha qui est menacé d’expropriation dans le cadre du projet de prolongement du boulevard Mitterrand, est la propriété des acquéreurs qui l’ont acquis par acte notarié de la part de la Société Lews Holding qui s’était engagé à y construire leurs maisons respectives”, a-t-il indiqué.
Et de souligner que le tracé initialement prévu par le Ministère de l’Equipement et de l’entretien routier a été détourné pour se retrouver aujourd’hui pointé sur leurs maisons et terrains acquis à haute lutte à plus de 17 milliards de FCFA.
“Depuis le mois de mars 2022, nous avons été alertés par des implantations de piquets sur la parcelle. Après renseignement, nous avons appris que (…) les piquets sont faits (…) en accord avec Ageroute de faire passer le prolongement du Bd Mitterrand sur nos maisons, contrairement au plan directeur. Nous avons écrit (…) à la Direction territoriale puis à la Direction Générale d’AGEROUTE (N/Réf. 0029/COSOPIMAC du 18/7/2022) sans jamais avoir de réponse. Puis nous nous sommes adressés au Ministère de l’Equipement et des infrastructures (N/Réf. 0034/COSOPIMAC du 26/12/2022) qui n’a pas daigné nous répondre”, rapporte le collectif.
Absence d’accord amiable
Si les acquéreurs du site se disent aucunement opposés au développement notamment le projet de prolongement du boulevard Mitterrand, ils invitent le gouvernement et l’ensemble des acteurs à la table de négociation.
Et ce, en l’absence d’accord amiable qui voudrait que le juge de l’expropriation doit être saisi par l’une ou l’autre des parties pour qu’il fixe préalablement les conditions d’une indemnité, estiment Mme Achkar Née Blé Yao Larissa et l’Honorable Akosso Koutouan Raymond, propriétaires terriens représentant la famille Godouman.
“Les souscripteurs que nous sommes, déjà grugés par le promoteur, ne pouvons accepter d’être sacrifiés une seconde fois par le même Promoteur qui a déjà causé tant de tort à des milliers d’Ivoiriens qui ne voulaient que s’offrir un toit. Nous cherchons simplement à protéger nos biens que nous avons acquis si difficilement et au prix de nombreux sacrifices depuis plus de dix ans maintenant”, ont-ils souligné.
Car, soutient le secrétaire général du collectif, lors du démarrage des terrassements, nous avons noté “ la présence des représentants du Promoteur véreux Mambo Yapi Léopold Désiré. De nouveau nous signifions par huissier à l’ Ageroute, le BNETD, le Ministère des Infrastructures, le Juge Commissaire et le Sous-Préfet de notre inquiétude de constater le démarrage des travaux sans que personne ne nous ait notifié ce qui avait été décidé.
En conséquence de ce qui précède, nous voulons dénoncer cette manière cavalière pour exécuter le prolongement du Bd Mitterrand.
Nous interpellons le Ministre des Infrastructures et des équipements à bien vouloir se pencher sur ce problème pour mettre un terme à ce qui s’apparente à un forcing pour faire aboutir une proposition qui n’a pas fait l’objet d’une approbation”, fait savoir Dr Okoubo Guillaume.
Pour rappel, le ministère de l’entretien et de l’équipement routier a produit un communiqué en vue de rassurer les populations concernées, que les indemnisations seront faites selon les procédures et règlement en vigueur.