Initiée par le Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant en marge de la journée du 8 mars, l’édition 2023 de ce salon, marquée par l’innovation et le digital, a été ouverte vendredi par la Ministre d’Etat Kandia Camara, représentant le Vice-Président Tiemoko Meyliet Koné, parrain de la cérémonie.
Premier Salon de la Journée internationale de la Femme (JIF) en Côte d’Ivoire
La ministre d’Etat Kandia Camara a invité à cet effet les femmes et surtout les jeunes filles à se faire confiance et à prendre toute la place qui leur revient. Car les femmes constituent, selon elle, « une force démographique, économique et sociale. « Poursuivez vos rêves, soyez dignes et fortes car vous êtes précieuses », a-t-elle indiqué à l’entame de la cérémonie.
« En retenant ce thème, nous voulons davantage cerner les enjeux et briser les barrières et tabous qui relèguent la femme au second rang dans plusieurs domaines novateurs comme le digital. Ce salon composé d’expositions ventes et coaching aux outils des TIC édifiera les participants et visiteurs sur les talents de créateurs de solutions technologiques, et les potentialités féminines que regorge notre pays », s’est réjouie la ministre la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré.
La technologie digitale au coeur du business féminin
« L’outil informatique utilisé est WhatsApp et nous faisons l’achat en fonction de la volonté et des préférences du client. Nous utilisons aussi Facebook, Instagram. Bientôt, nous allons créer un site Web. Nous prenons 10% du montant total du marché, plus 5 000 FCFA pour le transport. Pour le moment, j’ai une dizaine de clients qui sont contents du service fait parce que c’est un soulagement pour eux. Nous sommes une équipe de cinq personnes. Nous avons actuellement des contrats de deux semaines et de mois », explique-t-elle.
Nutritionniste, diététicienne de formation et gestionnaire et gérante de SévDiététique, Corine Tokpa vend des produits de beauté pour femme via les réseaux sociaux. « Nous utilisons Facebook, Instagram, pour faire des vidéos et publications pour nos clients. C’est en 2021 que nous avons commencé à vendre sur Facebook et nous avons plus de 15 000 followers. J’emploie pour le moment directement deux personnes. Je reçois aussi des stages. J’ai la cible qu’il faut. Le monde de demain, c’est celui du numérique. J’encourage les femmes à ne pas avoir peur du numérique. Plus tard, les paiements pourraient se faire par carte, monnaie électronique… Donc, c’est important de s’y intéresser maintenant. Il y a dix ans que ma page Facebook existait, mais je n’y vendais pas. Mais depuis trois ans, la plupart de mes clients sont en ligne et les entrées financières sont très intéressantes », relève-t-elle.
Alimata Coulibaly est directrice d’entreprise agro-alimentaire et présidente du Réseau national des agro-transformatrices de Côte d’Ivoire fort de plus de 2 00 femmes actives.« La femme a sa place à prendre dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Le numérique est une opportunité, une ouverture qui se présente à nous pour vendre nos produits dans les supermarchés. Notre réseau utilise à fond les réseaux sociaux pour une bonne visibilité et une bonne rentabilité. Nous avons une page WhatsApp où nous communiquons entre nous membres. Nous transformons les céréales en granulé, faisons la bouillie de mil, le fonio précuit, le ‘’dêguê’’ et des farines infantiles en jus de lutte contre la malnutrition à base de cajou et de soja. Nous avons une page Facebook Business et nous avons des livreurs à notre disposition. Le numérique induit un gain de temps. Nous commercialisons à Abidjan et nous exportons au Japon, en Allemagne, en France, etc. Grâce à l’outil informatique en 2021, nous avons créé une vingtaine d’emplois pour les jeunes qui sont nos livreurs », affirme-t-elle.
En face d’Alimata Coulibaly se dresse le stand de N’Dri Ruth Takouo, transformatrice de produits locaux à base d’épices, notamment le piment. Elle a bénéficié d’une formation sur la digitalisation via la GIZ qui l’a aidée à maîtriser l’outil informatique : « Notre produit phare est le piment de San Pédro qui est recommandé aux hypertendus et aux diabétiques. En 2017, je partais vers les clients, faisais du porte-à-porte pour vendre mes produits. Mais aujourd’hui, grâce à l’outil informatique, je fais venir le client à moi. Aujourd’hui nous sommes sur Facebook, Twitter, Instagram, Tik Tok, bientôt sur YouTube. Grâce au numérique, le monde entier connaît et commande mon produit. Avec une équipe de cinq personnes actuellement, nous allons recruter beaucoup d’autres femmes. Je suis arrivée à être autonome, à aider mon mari dans les charges familiales ».