À l’initiative du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, il a été réalisé une évaluation des obstacles à la participation des femmes en uniforme aux Opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations unies. Le ministre Vagondo Diomandé a reçu les résultats de cette étude des mains de Mme Antonia Ngabala Sodonon, la représentante résidente ONU Femmes en Côte d’Ivoire.
Opérations de maintien de la paix : Vagondo déterminé pour une forte présence des femmes
La cérémonie de présentation officielle du rapport sur l’évaluation des obstacles à la participation des femmes policières aux opérations de maintien de la paix au général Vagondo Diomandé a eu lieu le vendredi 23 mars 2023 au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
Mme Antonia Ngabala Sodonon a rappelé que les opérations de maintien de la paix des Nations unies, qui ont vu le jour en 1948, ont pour mission de venir en aide aux pays en situation de conflit pour créer des conditions de retour à une paix durable.
Par ailleurs, la représentante résidente ONU Femmes en Côte d’Ivoire a souligné que les femmes ne sont pas seulement des victimes des conflits armés, mais également des acteurs dans les conflits. « A cet effet, elles doivent être davantage impliquées dans la résolution des conflits, notamment dans les négociations, les opérations de maintien et les processus de consolidation de la paix », a-t-elle dit.
Mme Antonia Ngabala a salué l’adoption par la Côte d’Ivoire de plusieurs mesures visant à améliorer le nombre de femmes dans les forces de sécurité et de défense, notamment dans la gendarmerie, l’école militaire préparatoire. Cependant, elle a fait remarquer que la représentativité féminine du personnel déployé dans les opérations de maintien de la paix reste faible.
49 femmes sur 958 personnes en uniforme déployés en 2022
« A la date du 31 décembre 2022, selon les statistiques de l’ONU, 958 personnes en uniforme ont été déployées dans les opérations de paix par la Côte d’Ivoire, dont 49 femmes, soit un taux de représentativité de 5,11 % », a-t-elle révélé.
L’évaluation des obstacles à la participation des femmes en uniforme aux Opérations de maintien de la paix des Nations unies a été réalisée avec l’appui financier du Fonds de l’initiative Elsie (FEI), en partenariat avec l’ONU Femmes. L’étude, conduite par la Cellule d’Analyse de politique économique du Cires (CAPEC), a montré l’engagement des autorités ivoiriennes à renforcer la participation des femmes à la Police nationale et favoriser leur présence dans les contingents déployés lors des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Toutefois, elle met en relief la persistance d’obstacles structurels et socioculturels, internes et externes au corps de police, qui freinent la participation significative des policières aux opérations de maintien de la paix de l’ONU au même titre que leurs homologues hommes.
Les barrières les plus importantes s’observent au niveau des critères de déploiement, de la sélection pour le déploiement, des infrastructures des OMP non-adaptées à certains besoins spécifiques des femmes et de l’avancement professionnel.
Pour sa part, Vagondo Diomandé a insisté pour dire que le renforcement pour la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix est au cœur des efforts du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. « Cependant, nous reconnaissons que nous sommes encore loin de respecter les 25 % de participation de femmes policières requis par l’ONU dans les missions de maintien de la paix. Au sein même de la Police nationale, en dépit des énormes efforts consentis par le pays, la représentativité des femmes reste toujours en deçà de 30 % », a reconnu le ministre ivoirien.
Le général Vagondo a montré son profond intérêt pour ce rapport qui offre des données factuelles pour élaborer des interventions contextuelles et sur mesure en vue de renforcer l’égalité hommes-femmes dans les contingents des opérations de maintien de la paix.