Amener les journalistes d’Agboville à s’impliquer à travers leurs productions, à faire reculer la pesanteur négative sur l’employabilité des personnes en situation de handicap. Tel était l’objectif visé par l’atelier de formation à leur endroit, qui s’est tenu, le jeudi 16 mars 2023, dans un complexe hôtelier de la ville.
Agboville : Plusieurs journalistes formés sur les droits des personnes en situation de handicap
Cette formation qui s’inscrit dans le cadre du projet « Accès des personnes en situation de handicap à l’enseignement technique, à la formation professionnelle et à l’emploi », a été ponctuée de panel d’échanges, d’informations et de témoignages.
Ce qui a permis d’édifier les hommes des médias du chef-lieu de la région de l’Agnéby-Tiassa, a non seulement connaître au mieux le quotidien de ces personnes vulnérables mais aussi, à élaborer des stratégies afin de les aider à s’intégrer dans la société.
Une occasion pour Goba Maxime, représentant la direction régionale de la Protection sociale, de se féliciter de la participation de ces communicateurs, avant de les engager dans la lutte pour le rétablissement des droits des personnes en situation de handicap.
« Chers amis journalistes, je tiens à vous remercier pour votre participation active à cette session de renforcement des capacités. Merci de nous accompagner dans la lutte difficile pour la défense des droits de cette frange de la population. En réalité, nous sommes tous des personnes handicapées en sursis. C’est pourquoi, je vous exhorte à nous aider davantage afin que la personne en situation de handicap retrouve toute sa place dans la société car le handicap ne doit pas être un frein à l’employabilité. Nous comptons sur la presse pour mener à bien cette sensibilisation auprès des populations pour une meilleure inclusion des personnes handicapées », a-t-il plaidé, en présence de Yomi Honoré, président de la plateforme locale du projet et du président de la FAPHRAT (Fédération des associations des personnes handicapées de la région de l’Agnéby-Tiassa), Alphonse Agbé N’Gou.
Sékoué Jeanne Kopieu, conseillère chargée des relations institutionnelles à l’ONG Sans barrières a, quant à elle, instruit les journalistes locaux sur leur contribution pour faire changer les choses.
« Communément, les personnes handicapées sont rejetées, stigmatisées. Considérées comme des personnes inutiles, ils ne sont pas intégrés véritablement dans la prise de décision pour le développement. Ce sont des personnes qui sont laissées pour compte et cela les amène à perdurer dans la pauvreté parce qu’elles sont une charge. Elles ne sont pas autonomes donc la société avance sans elles », constate amèrement la formatrice.
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, la question est de comprendre que les personnes handicapées ne sont pas des problèmes mais c’est le manque d’accompagnement qui crée la difficulté. Le sens du handicap est finalement, un manque d’adhésion de la part de la communauté, à permettre à la personne de se mouvoir, d’entendre ou de communiquer avec les autres ».
Poursuivant, Sékoué Jeanne a invité son auditoire à agir pour l’intégration complète des personnes handicapées dans nos sociétés.
« Pour les journalistes, il va s’agir de relayer l’information de leurs droits, de leurs capacités, de ce qu’ils sont comme nous. Et ce, afin de permettre aux entreprises privées ou structures étatiques de leur octroyer des opportunités », a-t-elle insisté.
Démarré en septembre 2021, à l’initiative de l’État de Côte d’Ivoire à travers les ministères de l’Enseignement technique, le projet s’étendra jusqu’en 2024.
À terme, ce sont 700 personnes handicapées qui bénéficieront de la mise en œuvre du projet à Yopougon, Yamoussoukro, Koumassi, Daloa, Bouaké, Korhogo et Agboville.
Financé par la coopération allemande, il est porté conjointement par l’ONG Société sans barrières Côte d’Ivoire et l’ONG internationale CBM.
Tizié TO Bi
Correspondant régional