Danièle Boni Claverie a ouvertement donné son point de vue sur l’affaire du meeting empêché du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) à Kani et Tiesso. La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD) a interpellé le gouvernement et le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Côte d’Ivoire : Boni Claverie épingle le RHDP et le gouvernement
Le parti de Laurent Gbagbo a été empêché de tenir un meeting dans les localités de Kani et Tiesso, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. En effet, Stéphane Kipré, vice-président du PPA-CI, n’a pu s’adresser à ses militants de ces villes.
Pour Boni Claverie, il s’agit d’un « fait grave qui exige une réponse détaillée, à la veille d’élections générales où la parole doit être libre lors des campagnes électorales et les candidats, être assurés de pouvoir se déplacer sur tout le territoire national sans aucune entrave ».
« Il faut que le Rhdp nous dise clairement, arguments à l’appui, pourquoi des Ivoiriens sontinterdits de séjour dans leur propre pays. À quelle logique cela répond-il ? Depuis la visite en 2019 du président Macron en Côte d’Ivoire, l’opposition a été interdite de meetings sur les places publiques et ses manifestations cantonnées dans des lieux privés ou fermés alors que la liberté d’association, de réunion et de manifestation pacifique dans des zones ouvertes et utilisées à des fins publiques est garantie par la Constitution et la protestation est un droit reconnu par la Charte africaine », a déclaré l’ancienne ministre de la Communication dans une note.
La présidente de l’URD a rappelé qu’en « 2023, il n’est plus tolérable d’interdire ou de limiter le droit de manifester, le droit de porter une parole contradictoire au discours officiel ». « Le Worodogou est-il devenu même d’une manière parcellaire, une zone interdite ou phénomène plus grave, ce geste traduit-il la nostalgie de ceux qui voudraient voir le Nord emprunter sa propre voie », s’est-elle interrogée.
Danièle Boni Claverie a appelé à la prudence devant les dérives qu’a connues la Côte d’Ivoire. « Les appartenances identitaires et les bastions historiques ne doivent pas être instrumentalisés au risque de mettre à mal une nouvelle fois la cohésion nationale. Or nos compatriotes ont le droit de pouvoir participer pleinement et en toute quiétude au processus démocratique qui est une construction lente et délicate », a conclu l’opposante ivoirienne.