La Côte d’Ivoire, on le sait, depuis son indépendance, est devenue une terre prometteuse pour plusieurs artistes, acteurs culturels et politiques. Plusieurs personnalités ivoiriennes ont connu la gloire dans le pays par leurs talent et actions scéniques, mais sont parties trop tôt.
Côte d’Ivoire : Marie-Laure ou la ménagère affairée de Gohou dans la série ivoirienne « ma famille »
Née Rogine Zouzouo, l’actrice fasait partie des grandes pages des personnalités ivoiriennes. Marie-Laure dans la série « ma famille » réalisée par Akissi Delta, a pleinement joué son rôle de femme de ménage de Michel Gohou. Qui ne se souvient pas de son dialecte à arracher le rire aux téléspectateurs dans les années 2002 à 2007. La femme de ménage analphabète qui se mêle de tout sans détour. L’actrice a finalement quitté la scène, le 23 octobre 2011 au Chu de Treichville à Abidjan. Un moment qui a mis fin à de longs mois de lutte contre la maladie du rein. Rogine ne comptera plus les séquences dans la seule série qui l’avait révélée aux yeux des Ivoiriens. Bientôt 12 ans de célébration du décès de Zouzouo. La ménagère n’a laissé aucune information sur sa vie de famille. Marie-Laure, les ivoiriens ne t’oublieront jamais.
Nst Cophie’s ou l’ère du ‘’Zôgôda N’zué’’
Parler de personnalités ivoiriennes, sans évoquer l’enfant de Dimbokro qui a égayé toutes les couches sociales du pays, c’est enfreindre la loi du « Zôgôda N’zué », son titre révélateur. Décédé le 8 mars 2020, Nst Cophie’s a laissé ses mélomanes dans l’amertume. Concepteur du ‘’Zôgôda N’zué’’ ou le ‘’jus de miel’’, deux titres parlants, Nst Cophie’s résidait loin de sa terre natale. Après plusieurs années passées en Europe, l’artiste a rendu l’âme aux Etats-Unis. En début d’année 1990, Nst Cophie’s, après avoir remis le couvert avec son concept ‘’Zôgôda N’zué’’, comptait un style vestimentaire particulier avec les couleurs ‘’rouge et noir’’ ses préférées.
Cette particularité l’avait rendu encore plus populaire auprès des ivoiriens, en créant de même des adeptes. Ce n’est pas tout ! Cophie’s enchaine avec la mode des danses en ‘’Z’’, ceux qui ont vécu, s’y reconnaissent, des déhanchements qui ont été en vogue en Côte d’Ivoire. S’ajoute aux pas de danse, les concepts successifs du ‘’Ziglibity’’ tiré de feu Ernesto Djédjé, ensuite le ‘’Ziguéhi’’ une collaboration avec Kéké Kassiri (ndlr, le père de Kéké Carla, fille de Tina Glamour). Et enfin le tube ‘’RAS’’, le Zoblazo avec l’artiste Meiway, un coup d’éclat notamment au Zouglou avec Bilé Didier et plusieurs étudiants du campus de Cocody. Nst Cophie’s laisse derrière lui plusieurs œuvres artistiques dont Faya Largeau, Zôgôda N’zoué, Zopio dance, N’golentio, et Vive les mariés. A Dieu l’artiste !
Dickael Liadé, le concepteur du « Vava »
Liadé Digbeu, alias Dickael Liadé, s’en est allé le dimanche 24 avril 2016 en France. Une disparition aussi mélancolique que douce, en Europe où il vivait depuis plus de 20 ans. Cependant, comme on le dit tantôt, un artiste ne meurt jamais ! Créateur unique de la danse « Vava » en 1993, Diackael Liadé, chanteur tradi-moderne, a sorti plusieurs albums dont « il faut faire des élections », un appel qu’il lançait aux dirigeants à consolider la démocratie par les urnes. Également un album intitulé « Dieu merci », où il parle de « gôpô », une pratique ésotérique dans laquelle il évoquait les problèmes qui touchent les populations dans leur mode de vie.
L’artiste souffrait, l’avait-il affirmé à son producteur quelques jours avant son décès. « Je n’arrive pas à bien manger. J’ai un problème avec mon ventre. Et donc je ne peux pas faire beaucoup de mouvements. Quand je danse un peu, je suis essoufflé », répondait Liadé. Et pourtant, malgré son état de fatigue qu’il décrivait, Dickael tenait absolument à donner une prestation qu’il avait promise à un promoteur de spectacle. « Si je ne venais pas, elle me prendrait pour un faux type », a-t-il justifié à Michel Kougbo, son producteur. Avant de quitter les siens, le concepteur du tube « Zaza », a sorti son album, avec un spectacle émouvant. Dickael Liadé, pour le plaisir de ses mélomanes, surmontait ses douleurs, jusqu’au dernier mercredi du mois d’avril 2016. Bientôt 7 ans que l’artiste demeure injoignable et sans nouvelles.
Deza XXL, le magnat d’Adeba Danger
3 août 2005-3 août 2022, voilà bientôt 18 ans que s’est éteinte à jamais la voix d’un des chanteurs ivoiriens les plus cotés des années 1990 et 2000. René Louis-Philippe Ezoua Ehui, alias Deza XXL, frère cadet de Meiway. Deza, s’est imposé parmi les noms de la musique ivoirienne en seulement trois albums, en tant que chanteur-compositeur. « Adeba Danger », sorti en 1994, est le premier opus qui a favorisé l’artiste. Par la suite, une grande carrière, de façon successive, d’abord « la preuve par 3 », « Do or Die », « Mivè », « Banva », « c’est gâté », « Ayuebiala », « Nian », une véritable mine à tubes qui a fait bouger les ivoiriens pendant les années 1994 à 1998. Nul n’évoque les circonstances de sa mort. L’artiste cependant reste gravé dans le cœur des ivoiriens.
Nombreuses sont ces personnalités qui figurent au rang culturel en Côte d’Ivoire. Nous nous limitons pour l’instant à ces artistes des années classiques. Dans nos prochaines parutions des personnalités ivoiriennes qui ont marqué leur temps, s’inscrivent également des artistes et footballeurs des nouvelles générations partis trop tôt. Affaire à suivre !
Bekanty N’ko www.Afrique-sur7.ci