Une semaine après sa libération de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), Pulchérie Gbalet, militante de la société civile ivoirienne, a accordé un point de presse, ce vendredi 17 février 2023, à Abidjan Cocody, pour « passer un message au peuple ivoirien ».
Pulchérie Gbalet aux Ivoiriens: « Rien n’empêchera mon engagement et ma détermination à œuvrer pour une meilleure gouvernance de la Côte d’Ivoire »
Notamment accusée de détenir certaines informations compromettantes, au terme d’un bref séjour au Mali, en raison de la détention arbitraire des quarante-neuf (49) soldats ivoiriens accusés par les autorités maliennes d’être des mercenaires, Pulchérie Gbalet fut incarcérée. Désormais libre, la militante rassure mais est privée d’élucider les causes de sa détention.
« Me voilà en liberté, après plus de 5 mois d’absence mais privée d’une partie de mes droits. Il m’a été interdit par la justice de mon pays de tenir des propos en relation avec les faits qui ont justifié ma dernière incarcération. De même, d’autres interdictions dont je n’ai pas le droit d’en parler. Respectueuse de la justice, je ne peux que m’y plier. Au-delà de ces injonctions, il ne m’échappe pas que je reste astreinte au respect du secret de l’information. Souffrez donc que je n’en parle pas », a décrit l’activiste.
Réduite au principe du silence, la militante ivoirienne a donné les raisons d’un combat tant combattu. « Les mots qui minent notre société, sont si légions qu’il y eut été inimaginable de me réduire à un silence absolu », soutient-elle. Pour Pulchérie Gbalet, la lutte continue et rien ni personne ne pourront dérouter ses convictions, surtout dans un contexte de cherté de la vie. « Citoyen, citoyen, notre liberté passe par une lutte acharnée contre la cherté de la vie et donc contre la faim (…) Un homme qui a faim n’est pas un homme libre. La cherté de la vie est devenue intenable. Sachez que je ne trahirai jamais le peuple et je reprendrai la lutte là où je l’ai laissée », a-t-elle martelé.
La liberté d’expression qui est un droit constitutionnel dont doit jouir toute personne morale, a pour premier défenseur la société civile. A cet effet, la présidente du mouvement des « gilets orange », dit jouer pleinement son rôle. « Je suis donc dans mon rôle, mon combat pour la liberté d’expression dans un état démocratique et respectueux des droits de l’homme, ne s’arrêterait pas. Et la prison ne me fera pas taire pour le bien être de mes concitoyens. Rien n’empêchera mon engagement et ma détermination à œuvrer pour une meilleure gouvernance de la Côte d’Ivoire. Mes avocats mèneront toutes les batailles juridiques pour faire triompher mon droit à la liberté d’expression », a rappelé Pulchérie Gbalet.
Ce que reproche Pulchérie Gbalet aux autorités ivoiriennes…
Par ailleurs, Pulchérie Gbalet a annoncé le retour de son rendez-vous informatif des tares et décisions des autorités ivoiriennes, notamment « les mardis de Pulchérie » qui reprendront bientôt. « Personne ne me fera taire sur les questions liées à la cherté de la vie, aux injustices, abus de pouvoir, aux violations constitutionnelles, à la réconciliation nationale qui est restée un slogan, à la caporalisation des médias d’Etat, aux déguerpissements abusifs à cause de la course aux infrastructures (…) J’annonce que je suis de retour pour poursuivre mon combat. Les mardis de Pulchérie reprendront le 28 février 2023. Nous devons lutter ensemble contre les conditions de vie et un Etat de droit », a-t-elle conclu.
Bekanty N’ko www.Afrique-sur7.ci