La représentante résidente de l’UNFPA(Fonds des Nations unies pour la population) en Côte d’Ivoire, Cécile Compaoré Zougrana a réaffirmé à Dimba N’Gou Pierre, ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, l’engagement de l’institution qu’elle dirige à lutter contre la fistule obstétricale.
Côte d’Ivoire: La lutte contre la fistule obstétricale s’accentue dans l’Agnéby-Tiassa
« L’UNFPA se réjouit de contribuer à redonner du sourire à ces femmes, qui, depuis plus de 20 ans pour certaines vivaient avec la fistule obstétricale et qui, aujourd’hui retrouvent le sourire, l’espoir d’une nouvelle vie et de réintégrer leur communauté. C’est dans ce cadre que nous avons, sous la coordination du ministère de la Santé et en partenariat avec l’agence coréenne de coopération internationale(KOICA) et l’hôpital Saint Jean-Baptiste de Bodo, organisé du 23 janvier au 3 février 2023, une formation de formateurs en prise en charge de fistule obstétricale, notamment: les opérations à travers une mission opératoire. Cette activité a permis d’opérer 32 femmes, qui vivaient avec la fistule », s’est félicité la représentante onusienne, à la salle des fêtes de la mairie d’Agboville, en présence du corps préfectoral, des chefs de services, guides religieux, chefs traditionnels et des élèves venus nombreux pour la circonstance.
C’était lors de la cérémonie de clôture de la formation pour la prise en charge des cas de fistule obstétricale à l’Hôpital Saint Jean-Baptiste de Bodo.
Opération, qui s’est tenu du lundi 23 janvier au vendredi 10 février 2023, dans l’Agnéby-Tiassa. Une occasion toute trouvée pour la patronne de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, de remettre un important lot de matériels, destinés aux organisations en charge des services sociaux de base de la région.
Les équipements et consommables médicaux, produits d’hygiène, matériel pour l’autonomisation des jeunes filles, des femmes et des jeunes, constituent l’essentiel des dons estimés à plus 30 millions de FCFA. Repartis comme suit: 3 chèques d’une valeur de plus de 19 millions de FCFA , l’acquisition de matériels et équipements au bénéfice de 4 groupements de femmes dont 2 de jeunes et la réinsertion de 16 jeunes filles déscolarisées, qui sont formées dans les IFEFs.
Un lot de matériels d’une valeur d’environ 11 millions de FCFA, constitué d’équipements, de consommables, de matériels informatiques et de sensibilisations, de groupes électrogènes, de produits d’hygiène pour les maternités des CSU d’Agboville et de Rubino, etc.
« Monsieur le ministre, l’UNFPA sera toujours présent pour accompagner le gouvernement ivoirien, la communauté scientifique, les partenaires techniques et financiers et les communautés dans notre quête commune de mutualiser des ressources humaines et financières en vue d’opérer au moins 70% des femmes qui vivent actuellement avec la fistule avant 2030 », fait savoir Cécile Compaoré Zougrana, avant de révéler les causes de la fistule, que sont: les mariages précoces, les grossesses rapprochées ou tardives, l’utilisation tardive des services de santé.
« D’où l’intérêt que, nous nous mobilisions non seulement au niveau des prestataires de santé mais surtout au niveau des communautés pour éliminer les sources de la fistule », a-t-elle lancé.
Prenant la parole, le ministre Dimba Pierre a adressé ses remerciements à l’endroit de l’ensemble des partenaires pour l’appui constant au gouvernement ivoirien dans la lutte contre les fistules obstétricales et la promotion de la santé de la reproductive.
« La cérémonie, qui nous réunit ce jour, revêt un intérêt particulier en ce sens qu’il place la lutte contre la fistule obstétricale et la promotion de la santé de la reproduction /planification familiale (SR/PF) au cœur de nos priorités. En effet, comme vous le savez, la fistule obstétricale est un problème de santé publique dans notre pays. Elle affecte principalement les filles et les femmes vivant dans les zones les plus reculées, avec peu ou pas d’accès à des services de santé reproductive de qualité. En Côte d’Ivoire, selon l’enquête EDS 2021, la prévalence des fistules obstétricales est estimée à 1%. La lutte contre cette maladie invalidante est totalement légitime. Il s’agit pour nous de redonner un droit fondamental à la femme.
C’est dans ce sens que la Côte d’Ivoire, sous le leadership de Son excellence, monsieur Alassane Ouattara, président de la République s’est donné comme priorité d’œuvrer en faveur du bien-être des femmes en particulier et des ivoiriens en général. Aussi, je tiens à remercier la Première dame, madame Dominique Ouattara pour son engagement dans la lutte pour l’éradication de cette maladie », a confié le président du Conseil régional de l’Agnéby-Tiassa, avant de dresser le bilan de l’activité de promotion de la santé reproductive /planification familiale, des services de santé maternelle et le VIH/Sida.
« 10 médecins chirurgiens et gynécologues formés à la prise en charge chirurgicale de la fistule obstétricale par des experts nationaux et internationaux; 32 femmes victimes de fistule obstétricale réparées; 6000 femmes, filles, adolescents, jeunes et hommes de Eticoon, Morokro, de Rubino, de Tiassalé et d’Agboville sensibilisés; dépistage du col de l’utérus de 3000 femmes et filles et la formation d’une dizaine de prestataires de santé en technologie contraceptive. A cela, il faut ajouter aussi le recrutement de 700 nouvelles utilisatrices de méthodes contraceptives; la vaccination de 500 personnes contre la covid-19; la sensibilisation et la prise en charge de 2000 personnes sur les types de VBG telles que:
l’excision et le viol et enfin, la sensibilisation de toutes les autorités administratives, élus et cadres, leaders de groupements des jeunes, des femmes, des ONG intervenants sur les actions en matière de planification familiale et de VBG. Malgré ces résultats encourageants, d’importants défis restent encore à relever pour éliminer la fistule obstétricale dans nos pays respectifs et améliorer la santé reproductive / planification familiale. Cela nécessite de notre part : de la détermination, des efforts continus, une synergie d’action de la part de toutes les parties prenantes et une intensification de nos actions », a exhorté le ministre de la Santé, Dimba Pierre.
Tizié TO Bi
Correspondant régional