Le Président Henri Konan Bédié a accusé le Président Alassane OUATTARA de ruser avec la paix et la réconciliation devant un parterre de chefs d’État et des personnalités de haut rang mondial lors de la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët BOIGNY pour la recherche de la paix à Yamoussoukro.
Paix et réconciliation nationale : Bédié choque Ouattara à Yamoussoukro
En effet, malgré les concessions du Président de la République au nom de la paix et de la réconciliation dans son pays, au risque même d’enfreindre ses prérogatives de Chef d’État, le Président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, juge qu’il n’en fait pas assez pour la paix.
Cette apostrophe du Président BEDIÉ à son cadet fait ressurgir le sempiternel débat sur le dialogue politique, l’impunité de nos responsables politiques et la séparation des pouvoirs pour la consolidation d’un véritable État de droit.
En dépit des compromis politiques pour la paix et la réconciliation nationale au détriment de la justice par les différents régimes qui se sont succédés au pouvoir, pourrions-nous dire que les objectifs ont été atteints ? Nos élites politiques sont-elles au dessus de la loi ? Le pouvoir judiciaire doit-il être aux ordres de l’Exécutif au nom d’une quelconque politique de paix, de réconciliation ?
Le non respect textes de lois que nous nous sommes assignés
Nonobstant les textes de lois que nous nous sommes assignés et que nous devrions exclusivement respecter, nous regrettons de constater que ce sont nos gouvernants qui enfreignent principalement nos lois en vigueur au grand dam du justiciable qu’ils gouvernent et au désespoir du pouvoir Judiciaire qui n’a d’autre choix que de suivre ou rentrer dans le rang.
Le paradoxe c’est que ce sont les mêmes élites politiques qui accusent je ne sais qui d’ailleurs que les textes que nous nous sommes donnés ne sont pas respectés. Je veux parler en l’occurrence du Président Laurent GBAGBO d’une part qui ne respecte aucunement les lois en vigueur et de surcroit se moque de cette même justice et du peuple ; et d’autre part du Président Alassane OUATTARA qui se remet tantôt au pouvoir Justiciaire à son bon vouloir, et tantôt outrepasse ses prérogatives de l’Exécutif au nom de la réconciliation.
Quand est-ce que nous allons bâtir un État de droit ?
Ces faits sont d’ailleurs corroborés, acceptés par le pouvoir judiciaire qui a abandonné ses pouvoirs régaliens aux ordres de l’Exécutif à l’effet de prioriser la paix et la réconciliation nationale. Or il est certain qu’il ne peut y avoir de paix véritable et pérenne ni réconciliation sans justice. Et cela devrait être tout à l’honneur du pouvoir Judiciaire.
En effet, comment comprendre que des personnes condamnées par la justice soient en liberté, libres de tout mouvement sur ordre bien entendu du Chef du pouvoir Exécutif ? Nous pensons qu’il serait de bon aloi de nous annoncer officiellement qu’elles sont graciées ou amnistiées.
Quand est-ce que nous allons bâtir un État de droit dans lequel les règles et les pouvoirs régis par la démocratie et la République, seront respectés ? Quelle est cette image de notre pays présentée au monde ?
Par Idriss DAGNOGO
Cadre RHDP Diaspora
Expert en Energie.