En février 2019, Guillaume Soro a catégoriquement refusé d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) comme lui avait demandé Alassane Ouattara. Quatre ans plus tard, l’un des proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, El Hadj Mamadou Traoré, revient sur les raisons de ce refus.
Côte d’Ivoire : Guillaume Soro et le RHDP, union impossible
Alors qu’il occupait le fauteuil de président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro est entré en conflit ouvert avec son mentor Alassane Ouattara. En effet, le chef de l’État ivoirien a demandé à son « fils » de rejoindre le RHDP, le parti qu’il venait de fonder. Cependant, le natif de Kofiplé a rejeté la demande.
« J’étais face à un dilemme. Trahir mes convictions, donc sauver un poste confortable ou descendre de piédestal et rendre ma démission de mes fonctions, afin de me regarder dans une glace », avait déclaré Guillaume Soro en février 2019 dans son discours d’adieu à l’Assemblée nationale. Depuis, le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) vit en exil. Il a été condamné à la prison à vie pour atteinte à la sûreté de l’État.
El Hadj Mamadou Traoré demeure l’un des fidèles compagnons de Guillaume Soro. Très actif sur les réseaux, ce cadre de GPS livre les raisons qui ont poussé son leader à rejeter l’offre politique d’Alassane Ouattara. Il affirme que les soroistes ne partagent pas les mêmes aspirations politiques que les houphouëtistes.
Ce n’est pas la seule réponse évoquée par Mamadou Traoré. « Vu la mauvaise expérience que nous avons vécue au RDR au pouvoir, nous ne souhaitons plus la revivre. Je rappelle qu’en 2008,lors d’un congrès du RDR, Alassane Ouattara a officiellement demandé aux Forces nouvelles d’adhérer au RDR. Le poste de vice-président de ce parti avait été créé spécialement pour Guillaume Soro », se souvient l’ancien directeur général de l’INFS (Institut national de formation sociale);
Mamadou Traoré explique également au sein du RDR (Rassemblement des républicains), Guillaume Soro et ses partisans avaient « été traités avec mépris et condescendance ». « Guillaume Soro était considéré par les caciques du RDR comme un opportuniste qui voulait leur ravir leur place. Toutes les promesses qui avaient été faites à Guillaume Soro et à ses hommes, avant la fusion des Forces nouvelles au RDR, n’ont jamais été respectées », s’est-il exprimé.