La cheffe Valérie Rollainth est diplômée du célèbre institut français Paul Bocuse qui fait partie de l’élite internationale des formations en management de l’hôtelerie, de la restauration et des arts culinaires. Auréolée de plus d’une vingtaine d’années d’expériences dans des restaurants de renommée mondiale, l’Ivoirienne a décidé de partager son savoir et son savoir-faire avec ses compatriotes. Mieux, le cordon bleu veut conscientiser ses frères et soeurs sur la nécessité de s’alimenter sainement avec des produits de qualité.
La cheffe et coach en nutrition, Valérie Rollainth, veut conscientiser l’assiette des Ivoiriens
Stop à la malbouffe des Ivoiriens ! Cest le pari pris par la très passionnée cheffe et coah en nutrition Valérie Rollainth. Issue de l’Institut Paul Bocuse, une grande école française de management de l’hôtelerie, de la restauration et des arts culinaires, elle ambitionne de mettre son talent et son expertise au profit de ses compatriotes dans le cadre d’une alimentation saine, équilbrée et de qualité. Elle fait cela en réponse à une promesse faite à sa mère d’apporter quelque chose à son pays.
« La nutrition me tient à coeur parce que nous sommes quand même en Afrique et nous n’avons que des produits sains de la terre. Le père-fondateur Félix Houphouet Bogny disait : ‘’le succès de ce pays repose sur l’agriculture’’. Je suis partie vivre en France dans mon adolescence mais je reviens au pays chaque année. J’ai vu la Côte d’Ivoire qui bouge, qui évolue et les mentalités qui changent. Je me suis toujours demandée à quel moment je pouvais rentrer pour apporter mon expertise, mon savoir-faire. Enfin, mettre des sujets sur la table qui permettraient à chacun de conscientiser son assiette. C’est à la portée de tout le monde et non une question de budget», a affirmé celle qui n’a travaillé que dans des restaurants figurant au guide Michelin et qui possèdent une, deux ou trois étoiles et aux côtés de chefs très reconnus tel que Guy Savoy.
Selon elle, l’avantage de manger dans ce genre de restaurants, même s’ils sont un peu onereux, est que dès la réservation, les allergies de la clientèle sont prises en compte.
« Quand je prends mon poste, par exemple, la première des choses que je fais est d’être très poitilleuse avec tous ceux qui ont des allergies parmi la clientèle. Mes mets vont d’abord aller à l’endroit de ces personnes-là parce qu’elles ne consommeront pas les mêmes plats que les autres. Un diabétique, par exemple, qui prend de l’insuline n’a pas besoin de sucre, de glucose. Donc les aliments seront sélectionnés en fonction de cela. Pareil pour une personne qui a de la tension, un cancer, etc. Ce qui fait qu’en fin de repas, ces personnes-là sont très satisfaites et le nous font savoir. Pour la cuisson, je respecte chaque aliment. Je ne les cuits pas ensemble mais séparement. Après quoi, je les mets dans l’assiette; donc vous sentez le goût», a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, Valérie Rollainth veut faire comprendre son métier avant d’envisager s’installer au pays ‘’parce que ses recettes n’ont rien à voir avec ce que l’Ivoirien connaît’’.
« Il n’y a pas d’alloco, ni de riz; il peut avoir de l’igname. S’il y a de la banane, elle sera travaillée autrement que de l’alloco à cause de la friture. L’huile me pose un problème. On mange déjà l’attiéké et le poisson frit. L’alloco, on peut le manger une à deux fois dans la semaine. Après, ce sont des conseils que je donne. Je ne demande pas aux gens de changer d’habitudes alimentaires mais de prendre conscience de ce qu’ils mangent. C’est la nuance. Il y a des gens qui comprendront ce dont je parle », a-t-elle ajouté non sans manquer de faire un clin d’oeil aux petits producteurs avec qui elle pourrait créer une économie.
« En tant que cheffe, si je m’installe, je peux créer cette économie. Je peux travailler avec leurs productions afin d’inciter les consommateurs à adhérer aux produits en question. Je veux avoir un public réceptif et non discuter avec des personnes qui ne savent pas de quoi elles parlent», a-t-elle poursuivi.
En outre, elle a fortement déconseillé la consommation régulière de la sauce graine, « même si elle fait partie de notre patrimoine culinaire». De son avis, ce sont des sauces qui doivent être réservées pour des cérémonies telles que les mariages, les funérailles, les anniversaires… parce qu’elles mettent 4 à 5 heures pour être digérées.
Elles rendent par conséquent le consommateur moins dynamique et moins productif dans un contexte professssionnel moderne. A l’en croire, un bon repas est celui fait avec de superbes sauces telles les sauces feuilles contenant des fibres accompagnées par exemple du riz.
« Je veux que les Ivoiriens aient conscience de leur assiette. Je les invite à conscientiser leur assiette. La nutrition est la qualité alimentaire et non la quantité. La nutrition met en exergue la qualité alimentaire. C’est vrai que l’Ivoirien aime la nouveauté, cependant moi je ne parle pas de nouveauté mais de santé, de conscience. Regardez de nos jours l’âge des personnes qui décèdent d’accident cardio-vasculaire ( AVC), elles ne sont pas vieilles. C’est de tout cela dont je parle», a-t-elle insisté.
Très investie dans son travail, la cheffe se forme à nouveau tous les deux ou trois ans afin de se ‘’ mettre à jour’’ dans son domaine. D’ailleurs, la dernière date de 2020. Aussi, elle voyage beaucoup pour le boulot, travaille en cabinet et anime des ateliers.
« La nutrition, c’est l’équilibre. J’espère que mon nom sera marqué dans les mémoires collectives et que les gens diront : ‘’ elle a dit quelque chose qui est différent de ce que j’entends d’habitude. Je vais voir si ce qu’elle dit change ma façon de manger’’.
Après, c’est à chacun de voir en fonction de ses besoins. Une personne soucieuse de sa santé ou ayant perdu un être cher à cause de la mauvaise nutrition aura le déclic. Si on veut arrêter de mourrir trop jeune, on va mieux regarder dans nos assiettes», a-t-elle conlu.
Info : F. K.