L’incivisme prend de plus en plus de l’ampleur dans nos pays en voie de développement. En Côte d’Ivoire, les hautes autorités et autres fonctionnaires transgressent sans sourciller tout ce qui est code disciplinaire. Un fait que dénonce Dr Issa Sangaré Yeresso dans sa chronique ci-dessous.
Dr Issa Sangaré Yeresso: « Incivisme aberrant ! Quelle frustrations ! Quelle violence ! Oui la violence n’est pas seulement physique »
Valery Giscard D’Estaing, le président de la République française, a été verbalisé pour avoir brûlé un feu rouge; récemment le premier ministre anglais à été verbalisé pour n’avoir pas porté la ceinture de sécurité…Des célébrités ont ainsi été épinglées et condamnées par la justice. Dans les pays aux institutions solides, fortes, non inféodées et impartiales, les hautes autorités ne sont pas au dessus de la loi. Ils la respectent sinon ils en subissent la rigueur et la colère des populations.
En Côte d’Ivoire et dans les pays des « tiers, quarts » monde c’est tout le contraire : Les hautes autorités, fonctionnaires transgressent sans sourciller tout ce qui est code disciplinaire. Le peuple chez nous subit impuissant l’incivisme de ceux à qui nous avons donné le pouvoir. Tenez, à Abidjan, il est très courant de voir des cortèges de ministres, présidents d’institutions, hauts gradés des corps habillés ( militaires, gendarmes, policiers…) toutes sirènes assourdissantes à très vive allure « griller » les feux rouges, brûler la politesse aux honnêtes citoyens qui respectent les contraintes des embouteillages cauchemardesques d’Abidjan.
Que dire des frustrations de ces zélés gardes de corps et protocoles accrochés ostentatoires aux portières avec talkies-walkies « chinetock » intimant de façon insolente l’ordre aux conducteurs respectueux du code de la route de leur céder le passage, les obligeant à rouler sur le trottoir des piétons et des cyclistes. Incivisme aberrant ! Quelle frustrations ! Quelle violence ! Oui la violence n’est pas seulement physique. Et pourtant, le président de la République avait interdit l’usage abusif des sirènes de cortèges.
Des motards de la police et de la gendarmerie sont devant des cortèges de mariages, et des corbillards tandis que les sapeurs-pompiers et les ambulances ont mille et une difficultés à trouver la voie pour secourir les populations en danger. Hélas, il en a été toujours ainsi depuis les indépendances politiques. Le poisson pourrit par la tête; le sous-développement est surtout mental et comportemental. Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.
Dr.Issa Sangaré Yeresso
Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2.
Chevalier de l’ordre de la Culture.