Dans une déclaration qui circule sur la toile, neuf (9) membres du bureau exécutif de la FIDHOP (Fondation ivoirienne pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie politique), dirigée par le docteur Boga Sako Gervais, ont déposé leur démission de cette ONG de défense des droits de l’homme.
Côte d’Ivoire : Cascade de démissions à la FIDHOP
Ces hommes et ces femmes reprochent au président de ladite ONG, son désintérêt, son manque d’engouement et son silence face à des cas graves de violation des droits de l’homme, portés à sa connaissance.
Ils lui reprochent également le dévoiement de la mission de la FIDHOP, depuis son retour d’exil.
Outre ces griefs, les ex-collaborateurs de M. Boga Sako, se plaignent entre autres, d’être soumis à des cotisations intempestives et à des dépenses qui sont aux antipodes des activités de défense des droits de l’homme. Un dysfonctionnement de fait s’est installée dans l’ONG où les décisions sont prises de façon unilatérale par le président.
Au regard de ce qui précède et bien d’autres griefs, les neuf membres du bureau exécutif de l’ONG ont préféré rendre le tablier, laissant M. Boga Sako continuer dans sa nouvelle lancée.
L’homme semble être dans une autre dimension et les pas qu’il pose ne sont pas lisibles pour ses anciens camarades. Il semble disposer d’un agenda qui ne coïncide plus avec celui de la FIDHOP.
Comment peut-il en être autrement ?
Pour rappel, nouvellement rentré d’exil, M. Boga Sako avait animé une conférence de presse au cours de laquelle l’homme avait annoncé sa démission d’EDS, groupement politique proche du président Laurent Gbagbo. Dans la foulée, il s’était érigé en donneur de leçons sur l’amour de la Côte d’Ivoire. Cet amour subit du pays l’avait tellement étreint qu’il décida sur le tard de quitter le sillage du monde politique, pour ne se consacrer qu’à la défense des droits de l’homme. Cela était à son honneur ; on n’en attendait pas moins d’un dirigeant d’une ONG censée être à équidistance de toutes les chapelles politiques.
Mais ce qui a intrigué le commun des mortels, ce sont les évènements qui ont précédé la déclaration de M. Boga Sako.
A peine rentré d’exil, M. Boga avait été convoqué et entendu par la justice ivoirienne. Qu’a-t-il dit aux juges ? Sur quoi a-t-il été interrogé par les juges ? Que s’est-il passé pour qu’il opère cette rotation à 180° ?
N’ayant pas de réponses à ces interrogations, on pouvait donc supposer, qu’au sortir de l’entretien avec les juges, M. Boga Sako a eu une révélation, et a trouvé « son chemin de Damas ». Les écailles étaient tombés de ses yeux et comme Saul (Saint Paul), il avait recouvré la vue. De nouvelles images défilèrent alors sous ses yeux, qui lui induisent désormais un comportement nouveau et une vision nouvelle.
Ainsi après avoir pris ses distances avec le président Gbagbo qu’il a égratigné au passage, l’homme s’est rapproché de Blé Goudé et de Mme Simone Gbagbo. Mais les pas que pose l’homme ne rassurent toujours pas. Même s’il affirme être toujours dans la dynamique de la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme en Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui, la prise de position et la démission de ses collaborateurs de la FIDHOP, achèvent de convaincre qu’un ressort est cassé. L’homme doit être enclin à une dure bataille intérieure : une bataille entre sa volonté de poursuivre la lutte qui le fit connaître et l’hypothèque de la justice qui fait toujours peser une épée de Damoclès sur sa tête, depuis sa rencontre avec les juges.
L’homme de toute évidence, marche sur des œufs et on le comprend. Mais la vie est un choix. «… Celui qui lutte sait qu’il va mourir, celui qui ne lutte pas est déjà mort… »
Ainsi va le pays, entre reniements et transhumances pour survivre et assurer …la pitance.
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.