Tunisie – La Révolution tunisienne est célébrée ce 14 janvier 2023 comme pour chaque année, telle une date symbolique dans la mémoire populaire, marquant la chute de l’ancien régime de Ben Ali qui a duré plus de 23 ans.
Tunisie : Une révolution célébrée sous haute tension
Les opposants au régime actuel ont sonné la mobilisation pour célébrer la date anniversaire de la Révolution tunisienne en ce 14 janvier 2023 bien que le président de la République, Kais Saied, a décrété l’année dernière comme une journée fériée pour célébrer cet évènement.
Il faut dire que la Révolution touche à présent le président Kais Saïd avec ces manifestations. Des partisans du Front du salut national ont, en effet, organisé ce samedi une marche de protestation à Tunis, la capitale, pour exiger le « départ » du président Kais Saïed et pour défendre la liberté et la démocratie, selon notre confrère de l’Agence Anadolu.
Le Front comprend 5 partis, Ennahda, Qalb Tounes, la Coalition Al-Karama, Hirak Tounes Al-Irada, Amal, la campagne contre le coup d’Etat, ainsi qu’un certain nombre de membres du parlement dissous. Toujours selon la même source, les manifestants ont scandé divers slogans tels que « (Saïed) dégage », « Révolution, révolution jusqu’à la victoire » et » Non à l’arrestation des personnalités politiques ». Il faut noter que ces manifestations sont faites sous fond d’inflation à plus de 10 %.
Des Tunisiens de plus en plus pauvres souhaitent refaire leur révolution
La lassitude et la colère gagnent de plus en plus les Tunisiens ou 20 % croupissent sous la pauvreté. Ils en veulent ainsi à leur président pour sa politique d’accaparement des pleins pouvoirs. La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a imposé des mesures d’exception, notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, l’adoption d’une nouvelle Constitution par voie de référendum en juillet 2022 et la tenue d’élections législatives anticipées en décembre dernier.
La majorité des forces politiques et civiles en Tunisie rejettent ces mesures et les considèrent comme un « coup d’État contre la Constitution » tandis que d’autres forces les soutiennent et y voient une « correction du cours de la révolution de 2011 », qui avait renversé le régime du président Ben Ali. Toujours est-il que les manifestants ont décidé de descendre dans les rues pour crier leur ras-bol tout en accusant l’État d’être responsable de la cherté de la vie et des traitements abusifs infligés au peuple.
Pierre Ouedraogo www.afrique-sur7.fr