Les soldats ivoiriens sont rentrés en Côte d’Ivoire…Il faut libérer Pulchérie Gbalet. Ils sont rentrés au bercail, dans une liesse populaire, qui traduit la fin d’une angoisse qui habitait parents, amis, connaissances et citoyens lambda, venus à l’aéroport les accueillir et les réconforter.
Pulchérie Gbalet, victime collatérale de la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire
Six mois après, dans une affaire à multiples rebondissements, les 46 militaires incarcérés au Mali ont pu regagner Abidjan après un détour à Lomé.
Six mois durant, passe d’armes, invectives, menaces ont meublé les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali à leur sujet. Les organisations internationales et sous régionales, notamment l’Onu et la Cedeao, n’étaient pas en reste, chacune y allant de son soutien ou de ses menaces.
Aujourd’hui, l’affaire connaît son épilogue avec le retour au pays des militaires incarcérés au Mali, au grand soulagement de tous.
Cependant, les interrogations demeurent, et on peut à juste titre se demander si un jour on aura des réponses :
– Quelle était la mission réelle assignée à ces militaires ?
– À quel organisme de l’Onu appartiennent-ils dans leur odyssée au Mali ?
– Pourquoi l’Onu et son démembrement au Mali, la Minusma, à laquelle était censé appartenir le contingent ivoirien, sont-elles restée si discrètes dans une affaire qui les engage ?
– Pourquoi n’ont-elles pas apporté toutes les preuves irréfutables pour éviter au contingent ivoirien de goûter aux délices de l’univers carcéral malien ?
À ces interrogations auxquelles aucune réponse n’a jusque-là pas été donnée, viennent encore s’ajouter d’autres ;
– À quoi répond le détour à Lomé de nos compatriotes dans leur voyage retour au pays ?
– Sont-ils allés dire merci et exprimer leur gratitude au président togolais ?
– Si c’est l’affirmative, leur revient-il de faire une telle démarche ?
– N’est-ce pas à celui qui a sollicité la diplomatie que revient la charge d’une telle démarche ?
En tout état de cause, ils sont au pays, et là réside l’essentiel. Les ivoiriens ne boudent pas leur plaisir de voir revenir leurs compatriotes sains et saufs. L’histoire doit continuer sa marche en refermant cet épisode triste et malheureux qu’on aurait pu éviter.
Toutefois, pour clore définitivement ce chapitre malheureux de notre histoire, il serait bienséant que notre compatriote Pulchérie Gbalet soit aussi élargie.
Victime collatérale de la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, détenue à la Maca depuis son retour d’un voyage au Mali, il n’y a objectivement aujourd’hui pas de raisons de la laisser en prison.
Ce pourquoi elle a été arrêtée vient de connaître son épilogue, on comprendrait mal que son séjour en détention puisse continuer. LIBEREZ DONC PULCHERIE GBALET !
Outre la libération de Pulchérie Gbalet, les autorités ivoiriennes, se doivent également de se pencher sur le sort des militaires et des civils qui croupissent à la Maca depuis 2011. Il serait de bon escient que ces derniers puissent eux aussi bénéficier d’une mansuétude, comme en ont bénéficié les soldats ivoiriens au Mali de la part du colonel Assimi Goïta.
La souffrance qu’ont endurée les familles de ceux qui viennent de rentrer au bercail est du même ordre de grandeur que celle qu’éprouvent les familles des militaires et civils en prison depuis 2011.
Ne pas les élargir, rappelle bien une parabole du Christ dans les Saintes Ecritures. En effet dans l’une de ses paraboles éducatives, rapporté par l’évangéliste Saint Mathieu, le Christ fit savoir qu’un sujet devait une forte somme à son roi. Celui-ci le fit appeler, à l’effet d’être remboursé. Le sujet, à genoux, supplia son roi de lui laisser un peu de temps pour s’acquitter de sa dette. Le roi pris de pitié, le fit relâcher et lui fit grâce de sa dette.
Le sujet une fois relâché, ira de son côté réclamer son dû à un autre qui lui devait. Malgré les supplications de ce dernier, il n’eut aucune compassion, et le fit enfermer.
Ayant appris ce qui s’était passé, le roi en colère, fit embastiller ce sujet à qui une grosse dette a été remise et qui est incapable de remettre à son prochain une petite dette.
En rapprochant cette parabole de la situation que nous vivons, il est évident que si le colonel Assimi Goïta a gracié des militaires ivoiriens condamnés à 20 ans de prison pour certains, et à mort pour d’autres, on comprendrait difficilement que le chef de l’État ne puisse pas gracier les militaires et civils ivoiriens qui ont déjà purgé 12 ans de prison. Gageons que dans les jours à venir, cela sera fait.
Il est temps de refermer définitivement, cette parenthèse de notre histoire. Tout le monde y gagnerait
Ainsi va le pays.
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.