Issiaka Ouattara, dit Wattao, ancienne figure de la rébellion de Guillaume Kigbafori Soro, est décédé le 5 janvier 2020. Trois ans après sa disparition, celui que l’on surnommait « Sah Blé Bélé », gros serpent en langue Malinké, a-t-il déjà été oublié ?
Côte d’Ivoire : Wattao, un 3e anniversaire de mort trop silencieux
Cela fait trois ans que le soldat Wattao a passé l’arme à droite. Issiaka Ouattara, de son vrai nom, a été membre de la rébellion menée contre Laurent Gbagbo en septembre 2002. Fidèle compagnon de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, actuellement en exil, a longtemps été un grand nom de l’armée ivoirienne.
Ce passionné de judo a occupé la fonction de chef de corps de la Garde républicaine, commandant en second de la Garde républicaine et commandant adjoint du CCDO (Centre de coordination des décisions opérationnelles).
Dans la crise politico-militaire qui oppose les deux grands rivaux Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, Wattao prend en toute logique position pour l’actuel président ivoirien. L’ancien soldat de 2e classe fait même partie de ceux qui ont mené l’assaut final contre la résidence du couple Gbagbo à Abidjan.
« Sah Bélé Bélé » aimait l’univers du showbiz. On le voyait très souvent aux côtés d’artistes de renom avec lesquels il passait de bons moments.
À partir de juillet 2014, Wattao connait des démêlés avec le pourvoir ivoirien. L’ex-rebelle est déchu de son titre de commandant de la sécurité des quartiers sud d’Abidjan.
En décembre 2019, la santé de Wattao est chancelante. Le militaire ivoirien souffre de diabète avancé. Il est évacué aux États-Unis, notamment à New York dans un hôpital spécialisé. Malheureusement, le colonel-major Issiaka Ouattara décède le 5 janvier 2020.
Pour ce 3e anniversaire de la mort de Wattao, le silence est trop bruyant. Le commandant « Sah Bélé Bélé » aurait-il déjà été oublié par le pouvoir ? Les artistes ivoiriens qui ont longtemps bénéficié de ses largesses ont-ils décidé de tourner la page ?