Côte d’Ivoire-Une année s’en est allée, emportant avec elle, nos vœux et nos souhaits formulés en début de l’année écoulée, mais également nos joies et nos peines éprouvées 365 jours et nuits durant. Une autre année vient de nous ouvrir ses bras, cristallisant nos espoirs d’une existence meilleure dans les 363 jours à venir.
Côte d’Ivoire : Ruée de politiciens vers le RHDP, un non-événement
Avons-nous objectivement des raisons d’espérer ? Qu’est-ce qui a changé à l’orée de l’année nouvelle ? Qu’est-ce qui changera ? Difficile à dire.
Mais on note d’ores et déjà qu’au troisième jour de l’année nouvelle en Côte d’Ivoire, le soleil n’a pas changé de couleur, encore moins de trajectoires. Il se lève toujours à l’Est et se couche à l’Ouest. « Les fleuves continuent de se déverser dans la mer, mais la mer n’est jamais remplie ».
Ainsi, les 46 militaires ivoiriens incarcérés au Mali y sont toujours. Les militaires ivoiriens emprisonnés depuis 2011 continuent de croupir dans les sous-sols du pays. Mme Pulchérie Gbalet, victime collatérale de la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali, est toujours embastillée. Et la ruée vers le RHDP de personnes en manque de visibilité politique ou de réponses à leurs angoisses existentielles continue de plus belle.
Le dernier à déposer ses bagages dans la case ronde est le maire d’Agboville.
Maire indépendant, l’homme avait intégré, au cours d’une réunion du comité central, ce qui fut la tendance du FPI favorable au président Gbagbo, avant de disparaître des radars.
Si le RHDP peut se vanter d’attirer de plus en plus des cadres de l’opposition, ces derniers doivent tout de même se poser des questions. Pourra-t-on leur faire confiance ? Ne dit-on pas que celui qui change une fois peut changer deux fois ?
Mais les Ivoiriens sont devenus si familiers de cette ruée vers le RHDP à l’approche des joutes électorale que cela devient un non-événement.
2023 commence également avec des sanctions survenues à la RTI. Des responsables de la télévision ivoirienne sont suspendus de leurs fonctions pour avoir commis une faute professionnelle, faute relative à la rediffusion du discours du chef de l’État à l’occasion du Nouvel An.
Dans un communiqué signé du directeur général de la RTI, M. Fousseni Dembélé, on apprend la suspension de :
– Mme Habiba Dembélé Epse Sahouet, directrice des journaux d’information
– M. Dalla Diabagaté, directeur technique
– M. Cissé Inssa, directeur de la production TV.
Les intérims seront assurés par :
– M. Koné Lanciné directeur des magazines d’information pour la Direction des journaux d’information
– M. Koné Siriki, Directeur de Rti1 pour les directions techniques et de la production TV
Dans leur humour caustique reconnu partout, des Ivoiriens affirment n’avoir rien à dire ni à commenter une « querelle de famille ».
Que « l’oncle Fousséni Dembélé » débarque « sa nièce Habiba Dembélé », que les « frères Koné » remplacent leurs « cousins » Cissé et Diabagaté, est ce que vit le pays depuis 2011. Cela n’est pas nouveau, et est en passe d’être désormais la norme. 2023 n’y changera rien.
D’autres encore renchérissent : « …Dans cette histoire de la Rti, il n’y a que des NORvégiens qui sont débarqués, et remplacés par d’autres NORvégiens…ce n’est pas aujourd’hui que cela prendra fin… et la vie continue… »
Cela changera-t-il un jour ? Les habitudes ont la vie dure.
Les Ivoiriens attendent des élections sans violence
Dans quelques mois, se tiendront les joutes électorales pour désigner ceux des nôtres qui auront la tâche de conduire la destinée de nos communes et de nos régions. Et déjà, des questions taraudent l’esprit de nombreux Ivoiriens.
Devons-nous nous attendre à des élections apaisées et sans incident ? Ou tout au contraire, comme d’habitude, devons-nous nous attendre à ces violences qui émaillent toutes nos élections ?
Depuis 2011 en effet, aucune élection en Côte d’Ivoire ne s’est déroulée sans de violents heurts et parfois des morts d’hommes.
Qu’est-ce qui a changé pour espérer voir 2023 être l’exception ?
Apparemment rien. On prend les mêmes et on recommence. La Commission électorale indépendante (CEI) est toujours déséquilibrée au profit du parti au pouvoir. Le découpage électoral, longtemps contesté par l’opposition n’a pas connu de changement.
Tous ces faits mis bout à bout montrent de toute évidence qu’il serait illusoire de voir de véritables changements en 2023, s’il n’y a pas une véritable volonté politique.
Mais comment peut-il en être autrement ?
Les Saintes Écritures nous enseignent : « …ce qui a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »
Ainsi va le pays.
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.
D’ici là, heureuse, fructueuse et sainte année 2023 à toutes et à tous.