La direction du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) tient-elle compte des aspirations de la base dans le choix des candidats aux futures joutes électorales? Le constat fait par notre équipe de reportage à Sinématiali, ce samedi 31 décembre 2022, laisse perplexe. Force est de constater que les militants du parti d’Alassane Ouattara de ce département de la région du Poro ne sont pas en phase avec la direction de leur formation politique. La pomme de discorde, selon nos sources, est le choix d’Abou Donasso pour porter les couleurs du parti présidentiel aux élections municipales de 2023.
Sinématiali/Municipales 2023: Les militants du RHDP récusent la candidature d’Abou Donasso
« Il n’y a jamais de fumée sans feu. Nous avons appris que la direction du RHDP a désigné Abou Donasso comme candidat aux élections municipales. Nous ne sommes pas d’accord. La population a besoin d’un homme capable d’accélérer le développement de la commune de Sinématiali. Nous ne savons pas pourquoi des trois personnalités que sont Abou Donasso, Sékongo Yénassagui et Amadou Coulibaly dit Arnaud, c’est la première qui ait été retenue. On connait chacune d’entre elle et son implication dans la vie du parti ainsi que le développement de Sinématiali », a affirmé Ibrahima Soro, un militant de base.
Plusieurs autres militants interrogés sont du même avis que M. Soro. Pour ces derniers, seul le favoritisme peut expliquer la désignation d’Abou Donasso. Il se murmure que le seul mérite de ce candidat est d’être du même village que le ministre Fidèle Gboroton Sarassoro qui préside la direction départementale du RHDP dans cette localité.
‹‹ C’est de la boulimie. Nous nous demandons si certains cadres proches du président Alassane Ouattara ont compris sa politique de partage et de promotion de l’excellence. Ils sont ministres, députés, candidats aux régionales et veulent contrôler les mairies en y mettant des hommes de paille. C’est un mépris pour les cadres qui sont aux côtés de la base et oeuvrent, au quotidien, pour l’avancée de notre parti››, a dénoncé un militant qui a préféré garder l’anonymat.
« La politique ici ne tient pas compte du mérite. On est plus axé sur les liens particuliers. Sinon, Abou ne sera pas retenu », a renchéri John Faudio.
Faut-il le souligner, les associations de jeunes et de femmes ont envisagé de manifester pour protester contre le choix de la direction. Après les interpellations des aînés, la marche prévue pour le mercredi 28 décembre dernier a été suspendue. « Si c’est Abou Donasso qui est définitivement le candidat, on ne vote pas », a argué Ibrahima Soro.
Quant à Bafiriman Sanogo, le leader de la jeunesse du quartier Faranikan, il a fait savoir que le développement de la commune repose sur le renforcement de la paix et de la cohésion sociale. « Nous ne pouvons pas mobiliser les fils et les filles du département pour voter pour un candidat qu’ils n’aiment pas. Ils veulent un rassembleur. C’est pourquoi ils ne s’arrêteront pas là. Pour que la paix règne au sein de notre communauté, la direction doit faire preuve d’impartialité dans la publication officielle du nom du représentant », a-t-il suggéré.
Certains ont noté que Sékongo Yénassagui et Amadou Coulibaly ont séduit les populations de la zone par leur proximité et leur engagement pour le développement de Sinématiali, ainsi que pour la cause du parti. Aussi, ont-ils sollicité la candidature d’une de ces deux personnalités aux municipales 2023. « Arnaud est un opérateur économique qui est toujours aux côtés des populations. Il mène des actions au profit des jeunes et des femmes. Il a construit un établissement qui permet aux écoliers et élèves n’ayant pas de grands moyens d’accéder à une éducation de qualité. Pour sa part, Sékongo Yénassagui est le Directeur administratif et financier du Conseil économique et social. Il ne manque aucune occasion d’apporter son assistance aux populations. Je pense qu’ils sont tous les deux à la hauteur pour occuper le fauteuil de premier magistrat de notre commune », a avancé le militant Ibrahima Coulibaly.
Le parti d’Alassane Ouattara a lancé sa machine électorale pour rafler le plus grand nombre de circonscriptions aux municipales de 2023. Cependant, la publication de la liste des candidats a été accueillie avec colère dans plusieurs localités. Les militants réclament un mode de désignation des candidats obéissants à des critères objectifs.
Une correspondance particulière de Jessica M.