Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Zoungrana qui bénéficiait depuis quelques semaines d’une liberté provisoire a été arrêté. Il venait de passer près d’un an en détention à la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA). L’homme a de nouveau été interpellé ce 27 décembre par la Gendarmerie à son domicile situé à Pabré, à quelques encablures de Ouagadougou.
Burkina Faso : Retour à la case prison pour le lieutenant-colonel Zoungrana
Pour rappel, l’officier Zoungrana était arrêté pour tentative de coup d’État
Burkina Faso : Situation confuse à Ouagadougou
Le lieutenant-colonel Zoungrana avait réussi à obtenir la liberté provisoire après plusieurs tentatives. Il avait finalement eu gain de cause grâce à la détermination de son conseil qui trouvait les accusations de la justice du Burkina Faso infondées. Cette nouvelle arrestation du lieutenant-colonel laisse penser que la lumière sur sa situation n’a pas été entièrement faite. « C’est une situation confuse », a déclaré son avocat Me Paul Kéré.
Le lieutenant-colonel Zoungrana victime d’une tentative d’assassinat ?
Dans une vidéo de 2.50 mn obtenue via l’avocat du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ce dernier dénonce une « tentative d’élimination physique » de sa personne. « Depuis que j’étais à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), il y a eu deux tentatives d’empoisonnement contre ma personne », déclare-t-il.
Toujours dans la vidéo, le lieutenant-colonel Zoungrana affirme que « des drones ont survolé sa résidence depuis sa sortie pendant au moins 4 ou 5 jours, tous les matins à 4h. Il soutient que ses enfants ont même pris des photos », arguant qu’il y a eu trois drones à la fois et que ces drones étaient armés.
« On peut bien se demander quel était l’objectif de ces drones armés ? », s’est-il d’ailleurs interrogé. Au regard de toutes ces péripéties, le lieutenant-colonel Zoungrana soutient une tentative d’assassinat contre sa personne. Pour lui, « l’injustice ne peut pas être un ciment pour la cohésion nationale ».
Avec cette nouvelle arrestation, l’affaire Zoungrana est loin d’être terminée et on est en droit de se demander pourquoi les autorités du Burkina Faso craignent à ce point cet officier ? Notons que ce dossier est vieux du premier coup d’État du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba. Il est aujourd’hui encore d’actualité malgré l’avènement au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.
Pierre Ouédraogo : www.afrique-sur7.fr