Le Centre national de recherche agronomique (CNRA) entend vulgariser diverses variétés de manioc à haut rendement et riches en vitamines pour les populations ivoiriennes en général et celles du grand Ouest de la Côte d’Ivoire, en particulier.
Une panoplie de variétés de manioc proposée par le CNRA
Le CNRA a fait une communication sur la culture du manioc, lors de la 5e édition du Festival des arts et de la culture Dan, baptisé « Tonkpi Nihidaley », tenue du 7 au 11 décembre 2022 à Man. Le centre a présenté les nouvelles variétés de cette denrée à forte consommation aux populations et les a invitées à s’y investir pour assurer la sécurité alimentaire et s’autosuffire financièrement.
« Dans le répertoire du CNRA sur les variétés améliorées, nous en avons une quinzaine. De façon générale, nous avons une collection de manioc qui rassemble des ressources génétiques de manioc autour de 700 variétés. Mais pour la région du Tonkpi, nous pouvons vulgariser des variétés phares qui sont polyvalentes et qui se prêtent à tous les mets. Il s’agit du Bocou 5 à chair blanche et le Bocou 9 à chair colorée qui ont un rendement potentiel de 40 tonnes à l’hectare », a fait savoir Dr Essis Simplice Sidoine, chercheur au programme plantes à racines et tubercules du CNRA à Bouaké, rapporte l’AIP.
Le manioc est une des principales cultures vivrières en Côte d’Ivoire dont la production annuelle s’élève entre cinq et six millions de tonnes et sa consommation se place au deuxième rang, après l’igname et devant le riz.
Avec une carte de production appréciable et une grande consommation dans le grand-ouest ivoirien, le CNRA entend dynamiser la chaîne de production à l’Ouest avec une culture industrielle du manioc.
Le Bocou 9 est une variété de manioc qui est pro-vitaminée A et fortement conseillée pour les cantines scolaires pour les enfants et aussi pour les vieilles personnes. « Elle contribue à l’amélioration de la santé », a indiqué M. Essis.
En plus du Bocou 9, le Bocou 3, le Bocou 2, le TMS4 sont des variétés à haut rendement disponibles au CNRA.
Plusieurs autres variétés sont exportées à l’étranger, notamment au Congo-Brazzaville.
La région du Tonkpi qui dispose d’un sol favorable à la culture industrielle du manioc, est invitée à proscrire la production de variétés à faible rendement.
« Aujourd’hui, nous avons des variétés qui ont des taux de matière sèche très élevés qui prêtent à la fabrication de la farine, de l’amidon. Il faut s’y mettre pour une culture en quantité pour que notre pays puisse se lancer dans la fabrication du pain à base de manioc », a affirmé le chercheur du CNRA.
Il a également conseillé les cultures associées, telles que les légumineuses alimentaires dont le soja, qui peuvent enrichir le sol. L’expert a exhorté les producteurs à savoir choisir les boutures de variétés améliorées et connaître les techniques culturales pour accroître le potentiel de rendement de leurs vergers.
« Vous devez suivre le manioc au quotidien. Il faut bien entretenir le verger pour avoir de bons rendements », a-t-il conseillé.