Actuel ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier de Côte d’Ivoire, Amédé Kouakou a été désigné candidat du RHDP (parti au pouvoir) aux élections régionales à venir de 2023 dans la région du Lôh-Djiboua. Mais la candidature de celui qui est également le président de l’Association des cadres du Grand centre, ne fait pas l’unanimité. Explications.
Région du Lôh-Djiboua: Des chefs traditionnels opposés au choix d’Amédé Kouakou comme candidat du RHDP
Les candidats qui défendront les couleurs du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) lors des élections municipales et régionales de 2023 dans les régions et communes de Côte d’Ivoire, sont connus pour la plupart, surtout au niveau des régionales. En ce qui concerne le Lôh-Djiboua, le ministre Amédé Kouakou Koffi est celui sur qui, la direction du parti présidentiel a porté son choix.
« Je suis reconnaissant envers le président de la République, par ailleurs président du RHDP, SEM Alassane OUATTARA, pour avoir porté son choix sur ma modeste personne pour défendre les couleurs du RHDP aux élections régionales couplées avec les municipales dans la région du Lôh Djiboua. Par cette confiance renouvelée, l’homme de mission que je suis, s’engage à implémenter la vision du président du parti dans le Lôh Djiboua, MA RÉGION », s’est exprimé, sur sa page Facebook, le ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier.
Seulement voilà, cette candidature est décriée depuis qu’elle a été annoncée au grand public. Selon nos informations, dès le lendemain de la réunion du directoire du RHDP, lundi 19 décembre 2022, relative aux choix des candidats dans le cadre des élections couplées régionales et municipales de 2023, une dizaine de chefs traditionnels venus de Divo, Lakota et Guitry, s’est déportée à Abidjan pour rencontrer le secrétaire exécutif du parti de Ouattara. Objectif : exprimer leur désapprobation face la candidature du ministre Amédé Kouakou pour les élections régionales dans leur région.
Ces chefs, après avoir été reçus par le ministre Cissé Ibrahima Bacongo, envisagent également de mener d’autres actions d’éclat afin de se faire entendre. Depuis le décès en mai 2021 de Roland Zakpa Kobenan, président élu du conseil régional du Lôh-Djiboua, Amédé Kouakou n’hésite plus à tout mettre en oeuvre pour écraser toute velléité d’ascension politique venant d’un autre cadre de la région.
Actuel ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, mais surtout président des cadres du Grand centre, Amédé Kouakou avait été aux prises, lors des législatives controversées de mars 2021 dans la sous-préfecture de Divo, avec le candidat indépendant Me Zéhouri Bertin ; des élections qu’il a gagnées de justesse après des accusations de fraude lancées par ses adversaires.
Pour les élections régionales à venir, c’est encore lui qui affrontera les candidats du PDCI-RDA (probablement Me Zéhouri Bertin, appelé Flambeau du Lôh-Djiboua) et du PPA-CI (Lida Kouassi Moïse ). Une bataille très risquée pour ce ministre dont une quelconque défaite entraînera systématiquement son limogeage du gouvernement.
« Actuel maire de Divo, de surcroit président de l’Association des cadres du Grand centre, Amedé Kouakou s’est curieusement fait élire député en 2021 dans la sous-préfecture de Divo pour, par la suite offrir gracieusement son fauteuil parlementaire au nommé Jean Mermoz Alangba son suppléant. Avec en sus Bobi Hélène aussi devenue député par extraordinaire. Un acte qui frise une boulimie du pouvoir dans le but de régner sans partage sur une région qui a pourtant besoin de développement accéléré (…) pour favoriser une saine émulation aux postes de décisions. C’est le même Amedé Kouakou, à la fois ministre, maire et député, qui sera encore mis en mission pour chercher à accéder au Conseil régional (…) », s’étonne un cadre de la région, qui évoque un problème d’éthique.
Les élections locales étant en octobre 2023, bon nombre d’observateurs espèrent que la direction du RHDP saura reprendre les arbitrages afin de désigner des candidats qui font l’unanimité aussi bien au niveau du parti qu’au sein de la population.