Attendu depuis cinq ans, le métro d’Abidjan, dont les travaux ont été lancés en 2017 par les présidents français Emmanuel Macron et ivoirien Alassane Ouatara pour être « livré en 2021, au plus tard », n’est toujours pas une réalité. Quant au coût de l’infrastructure, lui, n’a cessé de grimper depuis lors.
Côte d’Ivoire : Le coût du métro d’Abidjan brille sans traces
Le 19 décembre 2022 à Abidjan, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, accompagné du Premier ministre ivoirien Patrick Achi, donnent le premier coup de pioche des travaux dans la capitale ivoirienne, lors d’une visite du ministre français.
Cinq ans plus tôt, le même geste était posé le 30 novembre 2017 par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara qui avaient procédé au lancement des travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan, long de 37 km et devant relier les communes d’Anyama et Port-Bouët.
« Aujourd’hui marque le démarrage concret de la réalisation de ce grand projet d’infrastructure qu’est le Métro d’Abidjan. Je tenais à être présent pour ce lancement. Ce projet ambitieux est également un projet social qui va bénéficier à des millions d’habitants d’Abidjan. Il contribuera également au rayonnement de la Côte d’Ivoire de manière générale et à la fraternité qui unit la France et la Côte d’Ivoire », a dit Bruno Le Maire, au cours de l’audience que lui a accordée le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi.
Bruno Le Maire a remercié le chef du gouvernement ivoirien pour son engagement sur le projet. « Je voudrais vous remercier personnellement parce que votre implication personnelle, votre mobilisation, votre détermination ont été absolument décisives pour mener à bien ce projet… mais qui va, au bout du compte, améliorer considérablement la vie quotidienne des habitants d’Abidjan », a-t-il poursuivi.
La Côte d’Ivoire et la France procèdent ainsi au bouclage du financement dudit projet qui a accusé un retard notable.
Des travaux qui auraient dû commencer en 2020…
En effet, les travaux auraient dû commencer effectivement en 2020 pour une mise en service en 2024. Dans cette grisaille, les difficultés structurelles, techniques et financières marquées par le déguerpissement des populations impactées par la réalisation du projet, la facture du Métro d’Abidjan connaît une envolée.
Suite à la signature d’un avenant au contrat de conception-construction-exploitation-maintenance du Métro d’Abidjan, entre le gouvernement ivoirien et la Société des transports abidjanais sur rail (STAR), qui regroupe Bouygues Travaux Publics (mandataire), Colas Rail, Alstom et Keolis, le coût global du projet a été fortement revu à la hausse, passant de 870 milliards de francs CFA (soit 1,32 milliard d’euros) à 1 166,43 milliards de francs CFA (soit 1,77 milliard d’euros), pour 4 petits kilomètres ajoutés aux 37 initialement prévus.
Pour le chef du gouvernement ivoirien, ce projet gagnant-gagnant est un axe majeur du Programme Vision 2030 du président de la République, qui vise à doubler le Produit Intérieur brut (PIB) par habitant dans le pays d’ici à 2030.
C’est, en effet, Bouygues Travaux Publics qui assurera la construction des infrastructures et Alstom, le développement du matériel roulant (20 trains de 5 voitures). Quant à Colas Rail, il sera chargé de la voie ferrée, de l’électrification (caténaire et sous-stations), de la billetterie et d’une partie des courants faibles et participera à l’intégration système. Enfin, Keolis assumera l’exploitation et la maintenance du réseau de métro d’Abidjan.
Rappelons que ce projet structurant reliera sur un tracé à deux voies de 37,4 km les communes du nord d’Abidjan et l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Sur cette distance, le projet inclut de nombreuses infrastructures, dont 18 stations, un pont viaduc sur la lagune Ébrié, 24 ponts-rails, 34 passerelles piétonnes et 8 passages souterrains.