L’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, Boniface Gambila Adagbila, a été convoqué à une « audience urgente », vendredi matin, au ministère des Affaires étrangères, suite aux propos du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, qui a assuré que le Burkina Faso a passé un accord avec le groupe russe de sécurité, privé Wagner.
Les autorités de la Transition du Burkina Faso en colère après les propos du président du Ghana
Suite aux propos du président du Ghana, Nana Akufo-Addo à Washington au sommet Etats-Unis-Afrique auquel il prend part, sur une éventuelle présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina Faso, les autorités en place de la transition n’ont pas tardé à réagir.
En effet, vendredi, le diplomate ghanéen en poste au Burkina, a été convoqué à une « audience urgente » au Ministère des Affaires Étrangères afin de s’expliquer. Nana Akufo-Addo a également affirmé qu’une mine dans le sud du pays, avait été attribuée au groupe de sécurité, en guise de paiement.
Ouagadougou a également rappelé son ambassadeur à Accra, le Général Pingrenoma Zagré, pour « consultation ». La tension entre les deux Etats voisins, est pour ainsi dire vive.
Apaiser les tensions
Jouant la carte de l’apaisement à sa sortie d’audience, le diplomate ghanéen a, en effet, indiqué que la sortie de son président ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits, rapporte la direction de la communication du ministère en charge des Affaires étrangères.
L’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso et « les propos du président Ghanéen étaient au conditionnel », a souligné Boniface Gambila Adagbila.
Cependant, le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traore, lui a traduit la désapprobation du gouvernement burkinabè par rapport aux déclarations du chef de l’Etat du Ghana. Le Burkina estime que le Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabè sur la question et ne pas s’hasarder sur de tels propos.
Aucune information officielle sur un accord
La possibilité de faire appel à Wagner pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques terroristes depuis 2015, anime depuis plusieurs mois les débats et a valu des mises en garde des partenaires occidentaux. Mais jusque-là, il n’y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyélem a récemment séjourné en Russie, a indiqué l’agence d’information du Burkina.
Dans de telles circonstances, il serait judicieux qu’entre pays frères et voisins, la collaboration soit de mise afin de venir à bout du terrorisme.
Pierre Ouédraogo : www.afrique-sur7.fr