Ne dit-on pas que la politique est la saine appréciation des réalités du moment ? Eh bien ! Cette pensée est bien intégrée et assimilée par Blé GOUDÉ, naguère jeune Président de la galaxie patriotique qui fut un mouvement à la solde du régime du Président Laurent GBAGBO, chargé de l’endoctrinement, de la mobilisation de la jeunesse des partis de gauche ivoiriens. Cette jeunesse politisée était utilisée comme bouclier et bras séculier du régime de la Refondation. Aujourd’hui, cet Ex leader de jeunesse revient libre de la Cour Pénale Internationale (CPI) après une dizaine d’années de procès pour crime contre l’humanité, suite à la crise postélectorale de 2010 dont il fut un acteur majeur auprès de son mentor l’Ex Président Laurent GBAGBO ; qui fut par ailleurs son codétenu à la Prison de Scheveningen (La Haye, Pays-Bas). Il signe son retour au bercail avec un parti politique appelé Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP) dans sa besace dont la mission première est de le présenter comme un homme nouveau qui a appris de ses erreurs et compte redorer son blason dans un costume d’homme politique loin de sa légendaire casquette, T-shirt, jean et basket.
Depuis son retour, Blé Goudé fait un parcours sans faute grave dans le fond et dans la forme sur sa vision politique
À priori, la prison est un enseignement et un temple de correction où l’on a le temps de faire son mea-culpa. Hormis la confiscation et la privation de la liberté d’aller et venir, elle est la maison du repos, de concentration où seule la liberté de penser, source de l’autodétermination est la richesse qui vaille. Cette autodétermination chez Laurent GBAGBO et Charles Blé GOUDÉ va engendrer respectivement deux livres à leur actif: « Libre pour la vérité et la justice » et « De l’enfer, je reviendrai ».
Oui de l’enfer, il est revenu. Il est revenu pour prendre toute sa place dans le jeu politique, d’abord en s’affranchissant de son mentor et sa nouvelle organisation politique (PPA-CI), et s’affirmer auprès de ses anciens camarades de lutte politique qui voulurent le mettre sous l’éteignoir pendant son incarcération. Son crime de lèse-majesté fut son refus de marcher à nouveau dans les pas du Président du PPA-CI dont le combat précédent lui a valu peine, souffrance, trahison et ingratitude.
En effet, le Président Laurent GBAGBO est au crépuscule de sa vie politique. La guerre de sa succession bat son plein. Seuls les militants et sympathisants de gauche qui continuent de croire encore à l’idéologie socialiste sous nos tropiques et qui demeurent attachés aux idéaux du leader charismatique des « Socio-Panafricains » pencheront naturellement et légitimement pour le leader politique dont la popularité et la vision se distingueront.
Et cet homme, sans risque de se tromper à ce jour n’est autre que Charles Blé GOUDÉ à l’aune de ce que nous apercevons sur le terrain. Depuis son retour, il fait un parcours sans faute grave dans le fond et dans la forme sur sa vision politique pendant ses rencontres avec les populations dans les bastions du principal parti ivoirien de gauche, contrairement à son mentor qui a surpris plus d’un à son retour de Bruxelles (Belgique) avec des regrettables imbroglios politico-socio-conjugaux.
Pendant que le Président du COJEP multiplie ses rencontres avec ses militants, sympathisants et marque son territoire, tisse sa toile, ses adversaires se servent de Laurent GBAGBO comme « BOUCLIER » et lui lancent des pierres. Quand il se défend en les leur renvoyant, alors ils l’accusent d’offense au mentor. La guerre de positionnement pour la succession de Laurent GBAGBO est donc déclarée entre les prétendants. Que le meilleur gagne ! Par Idriss DAGNOGO.