Après un ultimatum lancé par les deux principaux producteurs (ndlr, Côte d’Ivoire-Ghana) de cacao au monde, qui donnait jusqu’au 20 novembre aux multinationales le respect de leurs engagements en faveur des cacaoculteurs, l’Union Européenne exige à son tour deux critères pour définir le droit de vente des fèves sur le marché européen.
De nouvelles réglementations pour le cacao ivoirien
L’Union européenne interdit l’importation de produits issus de la déforestation. Ainsi, pour figurer sur le marché européen, deux critères ont été établis par Bruxelles. Tout exportateur de fèves de cacao doit répondre d’une légalité de ses produits au regard de son droit national. Parmi ces produits, en plus de la production du cacao, figurent la culture et l’exportation de l’hévéa. Une nouvelle réglementation suivie de près par les acteurs du secteur, qui ont décidé de se réorganiser autour de la question. La Côte d’Ivoire, compte tenu de sa forte exportation, en moyenne plus de 2,2 millions de tonnes par an, dit ne pas être affectée par ces nouvelles réglementations de l’Union Européenne.
Pour le ministre de l’Agriculture, Kobenan Adjoumani, « seuls les planteurs ainsi recensés pourront exporter vers l’Union européenne, nous avons pu recenser 993 031 producteurs et nous avons pu géolocaliser 3 220 800 ha de café et de cacao ». « Lorsque vos vergers (ndlr, espace dévolu à la culture d’arbres fruitiers) sont identifiés, nous (vous) donnons une carte multifonction, qui dispose d’un code QR renfermant toutes les informations sur le producteur et son verger », fait-il savoir.
« Il peut y avoir des personnes qui s’installent de façon illicite dans les forêts classées, mais dès lors que nous avons décidé de géolocaliser les plantations, de recenser les gens qui vont désormais disposer de carte, la traçabilité est faite », prévient Kobenan Kouassi Adjoumani. Le président de l’Association nationale des producteurs de café cacao (Anaproci), quant à lui, doute d’un raffermissement des mesures de contrôle sur le terrain.
Koffi Kanga, responsable de la faitière, exige des mesures d’accompagnement pour ces planteurs qui, selon lui, sont « bannis du système ». Et ce, avant l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation de l’Union Européenne prévue dans 18 mois.
Bekanty N’ko www.afrique-sur7.fr