Restée dans l’expectative après avoir dépêché au Mali une délégation de haut niveau à l’issue d’un sommet extraordinaire en septembre 2022 à l’effet de dénouer la crise et la libération des 46 soldats ivoiriens, la CEDEAO est revenue à la charge ce dimanche 4 décembre 2022 lors du sommet tenu à Abuja au Nigeria, et cette fois, a exigé de la junte militaire au pouvoir au Mali de libérer avant le 1er janvier 2023 les soldats ivoiriens prisonniers sous peine de sanctions.
La CEDEAO exige de la junte militaire au pouvoir au Mali, de libérer avant le 1er janvier 2023 les soldats ivoiriens prisonniers sous peine de sanctions
Le Président Alassane OUATTARA est une personnalité exceptionnelle. Jamais il n’agit dans l’euphorie de l’émotion. Il analyse, étudie les situations, recherche des solutions alternatives idoines à toute situation absconse et complexe. Ce caractère flegmatique, placide fait de lui l’un des Présidents les plus respectés et écoutés du continent voire du monde.
En effet, bien que la junte militaire continue de le défier et cherche à l’humilier en retenant en détention contre vents et marées les 46 soldats ivoiriens envoyés au Mali dans le cadre de la MINUSMA, et malgré la recherche en vain de solutions diplomatiques avec l’appui de l’organisation sous régionale (CEDEAO), l’organisation continentale (UA) et internationale (ONU), il est resté serein et d’une responsabilité édifiante à continuer de négocier leur libération dans le respect des engagements et accords internationaux.
Sinon, nul n’ignore que la Côte d’Ivoire est le poumon de la micro et macro-économie du Mali eu égard aux relations bilatérales socio- économiques notamment dans le domaine énergétique, commercial, portuaire et migratoire.
Au demeurant, si elle veut tenir compte du bras de fer que lui impose la junte malienne, elle a le pouvoir d’infliger une inflation économique au Mali qui risque d’être dommageable au peuple malien qui est pris en otage par cette junte militaire.
Les sanctions pleuvront inéluctablement sur le Mali
Après avoir utilisé et usé de tous les recours possibles pour la libération de ses soldats, l’Etat de Côte d’Ivoire continue de croire une fois de plus en la diplomatie de la CEDEAO dans la recherche des solutions idoines en lieu et place des sanctions qui conviennent en pareille circonstance à un membre de l’organisation contrevenant aux principes réglementaires et statutaires de ladite organisation.
Cependant, la subjectivité et l’entêtement de la junte militaire à vouloir pérenniser la crise risquent d’engendrer l’application de sanctions regrettables.
Restée dans l’expectative après avoir dépêché au Mali une délégation de haut niveau à l’issue d’un sommet extraordinaire en septembre 2022 à l’effet de dénouer la crise et la libération des 46 soldats ivoiriens, la CEDEAO est revenue à la charge ce dimanche 4 décembre 2022 lors du sommet tenu à Abuja au Nigeria, et cette fois, a exigé de la junte militaire au pouvoir au Mali de libérer avant le 1er janvier 2023 les soldats ivoiriens prisonniers sous peine de sanctions.
À l’échéance de cet ultimatum de l’organisation sous-régionale, les sanctions pleuvront inéluctablement sur le Mali. La Côte d’Ivoire sera malheureusement en droit d’appliquer les sanctions qui sont les siennes en appui à celles de la CEDEAO ; et ces sanctions risquent de faire vraiment mal au Mali. Wait and see…
Par Idriss DAGNOGO