Au moins 88 % des utilisateurs des services numériques en Côte d’Ivoire ont été exposés à au moins un risque en 2021 et 40 % ont perdu de l’argent dans le cadre de cette utilisation. C’est ce que révèle un rapport relayé par Ecofin.
Côte d’Ivoire : la perte d’argent touche de plus en plus d’utilisateurs de services numériques
La croissance de la finance numérique en Côte d’Ivoire n’est pas sans risque. En effet, le rapport publié le 29 septembre 2022 par le think tank indépendant Consultative Group to Assist the Poor (CGAP), en collaboration avec le cabinet de conseil en inclusion financière Horus Development Finance, montre les risques que comportent les transactions numériques notamment liés à la cybercriminalité qui ne cesse de prendre de l’ampleur en Afrique depuis quelques années.
En effet, 40 % des utilisateurs qui déclarent avoir perdu de l’argent dans le cadre du processus d’utilisation ont précisé que cette perte a eu lieu, soit en répondant à un message frauduleux, soit en payant plus que prévu, soit à la suite d’un dysfonctionnement pendant la transaction.
Ils déclarent d’autre part avoir rencontré des difficultés en lien avec leurs capacités limitées : difficulté à naviguer dans le menu ou erreur sur le numéro du destinataire. Le manque de transparence appelle également des améliorations de la part des prestataires afin de mieux présenter les termes et conditions aux clients.
Des mécanismes de recours disponibles
Le rapport sur les services numériques fait ressortir également que les femmes déclarent avoir été moins exposées à des escroqueries ou d’offres frauduleuses (25 % des femmes contre 30 % des hommes). Elles sont légèrement plus susceptibles d’avoir perdu de l’argent à la suite d’une escroquerie (16 % des femmes contre 12 % des hommes), ce qui souligne la plus grande vulnérabilité des femmes aux tentatives d’escroquerie.
Si les utilisateurs des services financiers numériques sont de plus en plus nombreux, beaucoup ne connaissent pas parfaitement le fonctionnement de ces services. Pour preuve, le rapport fait ressortir qu’en ce qui concerne la transparence des offres et des coûts, un tiers des utilisateurs seulement déclare avoir été informé du coût d’un service avant d’effectuer leur transaction et un cinquième a rencontré des difficultés pour comprendre les produits ou services.
En outre, 31 % ont effectué une transaction ou un paiement sans recevoir de reçu. Par ailleurs, 24 % des personnes interrogées pensent que leurs transactions numériques ne sont pas totalement sécurisées et qu’elles pourraient perdre de l’argent en conséquence.
En plus, les pannes de réseau ou la faiblesse de la connexion au réseau sont également très courantes en Côte d’Ivoire. 61% des utilisateurs du mobile money ont déclaré avoir rencontré ce problème qui engendre des difficultés pour effectuer une transaction. Des mécanismes de recours sont toutefois mis en place et accessibles par divers canaux en cas de problème.
Pierre Ouédraogo Rédacteur www.afrique-sur7.fr