L’hebdomadaire conseil des ministres du Burkina Faso, s’est tenu mercredi 30 novembre sous la direction du Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim TRAORE. Le Conseil a permis d’adopter un avant-projet de loi portant dépolitisation de l’administration publique et renforcement de la méritocratie. Ce projet de loi vise à réduire les influences négatives de la politique sur le fonctionnement de l’Administration publique et à renforcer la promotion par le mérite.
Burkina Faso: Un projet de loi pour une dépolitisation de l’administration publique
Au titre du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, le Conseil a adopté un projet de loi portant dépolitisation de l’Administration publique et renforcement de la méritocratie. Selon le Ministre d’Etat, Ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazie, ce projet de texte s’inspire de l’article 12 de la Constitution du 2 juin 1991, des travaux du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs de 2006 et des travaux du Collège des sages suite à la crise sur l’affaire Norbert ZONGO, qui ont tous reconnu la nécessité de dépolitiser l’Administration publique.
« Le contenu de ce texte vise à permettre à l’Administration d’être républicaine et le renforcement de la méritocratie dans la mesure où ce qui saccage l’Etat de droit, ce qui saccage le fondement de la construction véritable du pays, c’est le fait qu’on constate non seulement du laxisme dans l’Administration publique, du favoritisme et un certain nombre d’aspects sociaux sur lesquels on se base pour mettre des gens bien formés et bien compétents de côté », a indiqué le ministre d’Etat.
Cette dépolitisation permettra de renforcer la neutralité de l’administration publique notamment par l’interdiction de regroupements politiques et régionalistes dans les services, la proscription de cellules de partis politiques dans les services ainsi que de faveurs et promotions sans compétences, fondées sur l’appartenance politique ou régionaliste.
Pour le ministre Bazie, l’adoption de cette loi permettra de dire que pour occuper un poste de responsabilité, il y a des caractéristiques dont il faut tenir compte, en plus de la moralité, qui permettent de sélectionner des gens qui sont à mesure d’être à la hauteur de la tâche.
Avec cette loi, l’utilisation des biens de l’Etat pour aller battre campagne, porter des effigies au niveau de l’Administration publique au nom des partis politiques, constituer des comités politiques au sein de l’Administration, même lever des souscriptions politiques au sein de l’Administration publique, sont interdits.
L’ambition du Gouvernement par ce projet de loi est aussi d’empêcher l’instrumentalisation des facteurs religieux, ethniques ou régionaux à des fins politiques ou partisanes. Ce dispositif interdit dans l’administration publique les signes ostentatoires d’appartenance politique.
Le budget 2023 adopté avec une part importante à la sécurité
Le Conseil des ministres a également adopté le projet de budget de l’exercice 2023 au titre du ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective. Selon le Ministre chargé des Finances, Aboubacar Nacanabo, il ressort des grandes lignes de ce budget, que la question sécuritaire est prioritaire et l’essentiel de ce budget est orienté vers la sécurité avec son corollaire qui est la question humanitaire.
« Ce budget a été arrêté en recettes à 2600 milliards de FCFA et en dépense à 3200 milliards. Ce qui ressort un besoin de financement de 600 milliards qu’il faut rechercher », a indiqué le Ministre Nacanabo. Pour combler ce gap, le Gouvernement compte tabler sur un endettement raisonnable à un coût acceptable, à une poursuite de la modernisation des régies de recettes pour une mobilisation optimale de recettes et à une rationalisation des dépenses publiques.
Pierre Ouédraogo www.afrique-sur7.fr