Le gouvernement centrafricain a dénoncé lundi 28 novembre, un bombardement aérien inconnu qui aurait visé un camp militaire ainsi que le stationnement du groupe russe Wagner sans pour autant faire de victime dans la ville de Bossangoa, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham, situé à 305 kilomètres au nord-ouest de Bangui.
Qui en veut à la Centrafrique et à ses alliés russes du groupe Wagner ?
Le gouvernement de la Centrafrique, dans son communiqué, a précisé que l’avion non identifié a largué des explosifs sur une base militaire de Bossangoa, dans le nord-ouest du pays « prenant pour cible la base de nos forces de défense, celle de nos alliés ainsi que l’usine de coton ».
Le gouvernement est formel cependant en indiquant que l’appareil a quitté un pays voisin sans plus de précision. Malgré tout, une enquête a été ouverte pour « situer les responsabilités ». Selon le directeur régional des eaux et forêts à Bossangoa, Etienne Ngueretoum, joint par téléphone par nos confrère de l’Agence France-Presse (AFP), il a affirmé qu’ un aéronef « a bombardé la base des Russes aux alentours de 3h du matin, nous avons entendu au moins quatre bombes mais, comme il faisait nuit, nous n’avons pas vu l’avion qui était sans phares et faisait peu de bruit ».
Bossangoa, ville carrefour entre plusieurs pays voisins
Sur le plan géographique, la Centrafrique est entourée du Tchad, à proximité du nord de Bossangoa, une ville qui, il y a encore peu, était aux mains de rebelles. Le Cameroun borde la Centrafrique à l’ouest. Le Soudan et le Soudan du Sud quant à eux sont situés très loin au nord-est. Ce découpage fait de la ville de Bossangoa, un axe stratégique pour lutter contre la rébellion.
Seulement ce bombardement, s’il est avéré, vient jeter le discrédit et le doute sur les deux Etats voisins proches de Bossangoa que sont le Cameroun et le Tchad.
Toujours selon le communiqué émanant de Bangui, l’attaque perpétrée en plein milieu de la nuit, a occasionné d’importants dégâts matériels avant de prendre la direction du nord pour traverser à nouveau les frontières centrafricaines.
Les investigations qui se poursuivent pour connaître les raisons et l’origine d’un tel acte, n’ont pas empêché le Président de la République, le Professeur Faustin Archange TOUADERA, de se rendre à Abuja au Nigéria pour prendre part ce mardi 29 décembre, au 16 ème Sommet des Chefs D’État et de Gouvernement des pays de la Commission du Bassin d du lac Tchad (CBLT).
L’attaque de Bossangoa qualifiée de montage de la part de Wagner
Selon Rédaction de Corbeau News qui a mené ses propres investigations, l’attaque serait un montage orchestré par la société russe Wagner. En effet, aux premières heures de l’attaque, les informations relayées par notre confrère, faisaient état d’une attaque perpétrée par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) avant que des nouveaux éléments ne viennent contredire cela.
Selon la version des faits, propagée par le Groupe Wagner, tantôt, c’est un avion militaire fictif qui aurait survolé leur base et projeté une bombe sur eux. Tantôt, c’est un drone de combat. Afin d’y voir un peu plus clair, des soldats FACA (Armée Centrafricaine) en poste également dans la même zone, interrogés par Corbeau News, ont dit n’être au courant de rien. La nouvelle du bombardement de la base des Russes par un avion militaire inconnu, est une surprise totale pour eux.
Certains éléments en faction ont affirmé qu’ils n’ont pas entendu ni vu un avion survoler la ville durant cette nuit, à plus forte raison la base des Russes. Un fait encore plus surprenant dans tout cela, c’est le fait que ce sont les hommes de Wagner qui leur ont demandé de faire des tirs en l’air pour dissuader l’avion de revenir les bombarder, d’où leur étonnement.
Si beaucoup dans la ville de Bossangoa, doutent de cette version de bombardement aérien, les autorités à Bangui, elles, y croient dur comme fer et multiplient des communiqués pour condamner non seulement cette attaque mais aussi et surtout la violation de l’espace aérien centrafricain sans aucune précision.
Les pays voisins sont ainsi pointés du doigt sans pour autant être nommés. Que recherche la Centrafrique avec ses voisins si un tel montage était avéré ? Affaire donc à suivre.
Pierre Ouedraogo www.afrique-sur7.fr