A 27 ans, longtemps fasciné par le métier d’urgentiste, Arnaud Pourredon a trouvé une autre façon de sauver des vies. En Côte d‘Ivoire, sur les marchés de la ville d’Abidjan, Arnaud fait la chasse aux faux médicaments.
Lutte contre la propagande des faux médicaments: Ce qui a motivé Arnaud Pourredon
Considérés comme un fléau majeur sur les marchés en Afrique, les faux médicaments sont à la base d’un fort taux de mortalité. Notamment en Gambie où des sirops pour la toux sont contaminés, l’on dénote une dizaine de petits Gambiens morts pour la cause. Dans un extrait d' »Envoyé spécial », Arnaud Pourredon raconte comment il a eu le déclic, « J’ai toujours eu envie de faire des études de médecine, je me voyais urgentiste, c’est un métier que je trouvais assez fascinant », a-t-il confié. Le jeune Béarnais (Ndlr. Parler du Béarn, ancienne province française), après son enfance passée dans sa province, entame un cursus à la fac de médecine de Bordeaux.
Plus tard, lors d’un voyage humanitaire, Arnaud pris conscience de quitter une voie qu’il pensait toute tracée, à cause de sa rencontre avec les faux médicaments. « Pendant mon parcours universitaire, je me retrouve au Népal, c’est là où, pour la première fois, je tenais entre mes mains des faux médicaments », dit-il. Pour l’étudiant, pas question de laisser passer cette absurdit. « Des patients se retrouvent sous dialyse parce que les faux médicaments ont détruit leur système rénal », dénonce-t-il, puis d’ajouter: « voir des enfants mourir avec les parents à côté, impuissants à payer leurs médicaments », anéantit l’étudiant. « Ça m’a révolté de voir que, dans l’impunité la plus totale, des trafiquants de faux médicaments puissent tuer des gens pour de l’argent, alors que le reste du monde l’ignore », relate-t-il.
Le combat d’ Arnaud Pourredon contre les faux médicaments sur les marchés d’Abidjan
Dans le reportage, Arnaud, en quatrième année de médecine, décide d’interrompre ses études et s’installer en Côte d’Ivoire pour y lutter contre le trafic des faux médicaments. Majoritairement vendus dans les rues de la capitale économique, certains faux médicaments font des ravages. Depuis maintenant cinq ans, le jeune étudiant travaille avec les agents ivoiriens de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD). Dans l’extrait du reportage « envoyé spécial » paru le 24 novembre 2022, Arnaud Pourredon accompagne le commissaire de la DPSD lors d’une descente sur un marché du quartier populaire d’Abobo, commune située au nord d’Abidjan.
A l’arrière d’une boutique où grouillent rats et cafards, Arnaud et le commissaire découvrent des stocks entiers de médicaments de contrefaçon ou périmés. Automatiquement, ils les saisissent pour des analyses. Le stock comprend des sirops contre la toux, « ces mêmes sirops qui ont tué il y a quelques dizaines de jours des dizaines d’enfants en Gambie », s’exclame le jeune Béarnais. Avant de continuer: « quand je vois ces médicaments qui sont très dangereux, c’est toujours une satisfaction personnelle que j’ai de les retirer du marché, parce que ce sont des vies que je sauve », a-t-il terminé.
Pour rappel, cette traque d’Arnaud Pourredon intervient 10 jours après l’adoption de cinq projets de loi de la chambre des sénateurs, autorisant ainsi le président de la République à ratifier un protocole et quatre conventions sur la question de la contrefaçon des produits médicaux. La lutte contre le fléau de la contrefaçon des médicaments est loin de prendre fin.
Bekanty N’ko www.afrique-sur7.fr