Une conférence internationale de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, s’est déroulée ce mercredi 23 novembre à Accra, avec un appel aux États membres de l’Initiative d’Accra à poursuivre une approche préventive commune pour débarrasser l’Afrique de l’Ouest du fléau du terrorisme et de l’extrémisme, a indique l’agence ghanéenne de presse.
L’Initiative d’Accra veut voler au secours du Burkina Faso en y déployant 2.000 hommes
La conférence d’Accra s’est penchée sur des solutions régionales face à l’expansion du terrorisme, de la région du Sahel vers les États côtiers du golfe de Guinée alors que les troupes étrangères se retirent du Mali. L’Allemagne, dernier en date, vient d’annoncer d’ailleurs vouloir retirer ses troupes du Mali. Il faut noter que l’Initiative d’Accra est un regroupement de sept États africains côtiers et sahéliens touchés par l’insécurité dans la sous-région.
Placée sous le thème « Initiative d’Accra : vers une réponse crédible, préventive et coordonnée aux défis auxquels sont confrontés les États côtiers et sahéliens », la rencontre a abouti à un communiqué sur les délibérations des États membres avec les partenaires sur la manière de faire face à la situation d’insurrection dans la région. Il ressort que l’Initiative d’Accra a décidé de la création d’une force conjointe regroupant plusieurs pays de plus de 10.000 hommes pour lutter contre le terrorisme au Sahel et également contrer son évolution vers les pays comme le Benin, le Togo ou le Ghana. Dans ce cadre, il est indiqué que 2.000 soldats seront spécialement déployés au Burkina.
Le siège au Ghana et le renseignement au Burkina
Le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, hôte de la conférence, a appelé ses homologues de la région à poursuivre un programme commun pour arrêter la menace terroriste croissante en Afrique de l’Ouest. « Aujourd’hui, les groupes terroristes, enhardis par leur succès dans les régions, cherchent de nouveaux terrains…L’aggravation de la situation menace d’engloutir toute la région de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il fait savoir. Dans la nécessite de mettre en place des mesures interdépendantes et une coopération internationale à même de stopper la propagation du terrorisme, il a été décidé à la conférence, que le siège de la Task Force sera à Tamale (Ghana) et le renseignement opérationnel sera, lui, basé à Ouagadougou (Burkina Faso).
Un financement endogène
Si la conférence a appelé les partenaires internationaux à apporter leur soutien à l’initiative de l’Afrique de l’Ouest pour lutter contre le terrorisme, les pays membres de l’Initiative ont tout de même souligné le fait qu’ils doivent eux-mêmes s’approprier l’initiative. En effet, le Burkina qui a été représenté par son Premier Ministre, Me Apollinaire J. Kyelem de Tambela, a soumis l’idée d’un financement purement endogène. Afin de lancer la Task force, l’Initiative doit réunir au préalable 550 millions de dollars; ce qui lui permettra de mener des opérations conjointes, des formations ainsi que le partage de renseignement.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a participé à cette rencontre a noté que le risque de contagion dans les États côtiers « n’est plus un risque, c’est une réalité ». « Nous devons tous identifier la meilleure façon d’avoir un impact sur le terrain », a-t-il déclaré. Le président de la Commission de la CEDEAO, le Dr Omar Alieu Touray, a quant a lui, exhorté tous les membres du bloc à soutenir l’initiative visant à endiguer la menace croissante du terrorisme en Afrique de l’Ouest.
Absence du Mali à ce sommet
Pour rappel, l’Initiative d’Accra a été créée en septembre 2017 en tant que mécanisme visant à renforcer la coopération en matière de renseignement et de sécurité entre les agences de renseignement et de sécurité des États membres que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, et le Togo. En 2019, le Mali et le Niger feront également leur entrée. Le Nigeria a rejoint l’Initiative à ce sommet. Fait marquant également, le Mali a brillé par son absence à cette rencontre de haut niveau sur le terrorisme, l’isolant un peu plus sur la scène internationale.
Pierre Ouedraogo: www.afrique-sur7.fr