Il y a 30 ans l’économiste bien connu des Ivoiriens, M. Thierry Tan, conseillait à l’Afrique et à la Côte d’Ivoire de transformer ses produits avant de les exporter. C’est pour lui la principale façon pour le continent africain de prendre la place qu’il devrait occuper dans le monde.
Le fameux « l’Asie n’a rien mais transforme tout alors que l’Afrique à tout mais ne transforme rien » de Thierry Tan est encore dans les têtes, surtout au regard de la position actuelle de l’Asie dans le monde. Malheureusement, M. Tan a toujours raison en ce qui concerne le retard de l’Afrique. Les économies africaines reculent là où celles des pays asiatiques prospèrent.
Comme le disait à l’époque Thierry Tan, « l’Afrique est riche mais les africains restent pauvres, voire très pauvres ». Si les dirigeants des différents pays du continent ne font pas le choix de la transformation de leurs produits afin de leur donner une grande plus-value, la richesse de l’Afrique profitera toujours à d’autres.
Un de ses propos redevenu viral sur les réseaux sociaux disait qu’il ne reste que « 200 FCFA à peine par kilogramme à l’Afrique » pour la vente de son café. Ce même café transformé « par les grandes sociétés en Europe en café soluble, se vend ensuite à plus de 20 mille francs le kilogramme », donc 99 fois plus d’argent pour les transformateurs. Cette partie de son discours, bien que vieux de plus de 20 ans choque encore la jeunesse africaine. L’exemple du café est valable pour le cacao et plus d’une centaine d’autres produits d’Afrique.
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La guerre Côte d’Ivoire – Ghana contre les multinationales du cacao
La Côte d’Ivoire et le Ghana sont d’ailleurs présentement engagés dans un bras de fer avec les multinationales du cacao. Cette bataille est perdue d’avance si ces deux pays fournisseurs de 60% de la demande mondiale de cacao ne testent pas l’autre solution : la transformation de leur cacao. Ce produit transformé en produit fini sur place en Afrique se vendrait plus cher et se conserverait plus longtemps.
L’Afrique importe aussi du riz, principalement de pays asiatiques qui manquent pourtant cruellement de terres. Le paradoxe est que le continent africain possède 600 millions d’hectares de terres arables non cultivées, donc 60% du total mondial. C’est l’Afrique qui devrait nourrir le monde et non l’inverse.
Si les conseils de Thierry Tan sont appliqués, la situation de l’Afrique changera et en peu de temps. Les jeunes africains ne se lanceraient pas dans des aventures périlleuses vers les côtes européennes à la recherche d’une meilleure vie.
Interview intégrale de Thierry Tan : https://www.youtube.com/watch?v=y68rCyFaDy4&t=26s.