La cantine du groupe scolaire du quartier Soleil de Mahapleu , localité située à 23 km de Danané, a été cambriolée le weekend du 12 Novembre 2022 par des individus qui ont emporté 18 Sacs de riz, 5 cartons de sardines et 2 bidons d’huile.
Danané: La cantine de l’école primaire publique au quartier Soleil de Mahapleu, cambriolée
Tôt le matin du lundi 14 Novembre, l’alerte à été donnée par Mr Soro, l’un des trois directeurs du groupe scolaire (encore appelé École 4). D.Z Nestor, le président du Comité de Gestion (Coges) de l’école, qui réside non loin de là, se pointe aussitôt. Ensemble, tous constatent le cambriolage de la cantine scolaire.
Une fenêtre dénoncée a assurément permis aux malfrats d’accéder à l’intérieur où 18 Sacs de riz, 5 cartons de sardines et 2 bidons d’huile de 25 litres ont été emportés. A l’intérieur des salles de classe, la désolation est grande. Les murs sont badigeonnés d’excréments humains. Les trois directeurs décident alors de renvoyer les élèves à la maison.
Les parents d’élèves et les autochtones Yacouba sont accusés d’être les auteurs du cambriolage. La colère monte au sein de la corporation d’enseignants quand la nouvelle se répand dans la ville telle une traînée de poudre. Les directeurs Yao et Soro se rendent au poste de gendarmerie de la ville pour porter plainte contre X.
L’atmosphère reste tendue toute la journée. L’école rouvrira-t-elle ? Pas sitôt. Le président du Comité de Gestion de l’école 4 et son bureau entreprennent des patrouilles, fouillant domiciles et broussailles.
« C’est le Samedi 12 Novembre que la dotation de la cantine scolaire est arrivée. Je l’ai su par le bruit du camion-livreur. Les directeurs Soro et Florentin et moi avons alors rangé les vivres au magasin du groupe scolaire, dans l’enceinte de l’école. Mr Yao, chargé de la cantine, n’était pas là quand j’arrivais. Avec la plainte faite à la gendarmerie, nous ne pouvons pas croiser les bras. Le souci de blanchir l’image de notre communauté nous a conduit vers une solution bien connue de chez nous : l’emploi de la foudre pour frapper le ou les voleurs. A notre grande surprise, un jeune homme vient se confier à nous. Il affirme être de ceux qui ont chargé les sacs et l’huile dans un tricycle conduit par Évrard, frère cadet de Mr Yao qui lui-même est propriétaire du tricycle en question.
Dans les moindres détails , il révèle avoir agi sous les ordres des trois directeurs d’école. Le colis a été déposé en ville, dans le commerce appartenant à Mr Yao, l’un des directeurs. Suite à ces révélations, le Coges s’est rendu promptement vérifier l’information. Cela, en compagnie des chefs des quartiers Gnimpouta et Soleil et Tia Fulbert, le président du Coges sortant. Au magasin de Yao, nous découvrons 16 des 18 sacs de riz de la cantine, 1 bidon d’huile et 2 cartons de sardines. Aussitôt nous nous sommes rendus à la gendarmerie qui par la suite à fait le même constat. Les 16 sacs de riz et le bidon d’huile et la sardine y ont été saisis et les enseignants accusés de vol, convoqués. Ils sont passés aux aveux», confie D.Z Nestor.
Avant de poursuivre : « Pour se défendre, les directeurs ont dit avoir déplacé les sacs de riz et l’huile pour les sécuriser. A la question de savoir pourquoi alors avoir décrété un jour sans classe et porté plainte, ils sont restés évasifs. Depuis le Mardi, ils ne font que demander pardon».
Une enquête ouverte par la gendarmerie
Notre équipe de reportage est arrivée le jeudi 17 Novembre 2022 dans la cours de l’école 4 à Mahapleu où nous avons été accueillis par Mr Kouamé, maître tenant la classe de CM2. Nous demandons à voir les directeurs.
« Suivant les conseils du conseiller pédagogique, les trois directeurs ont été priés de rester à la maison le temps du règlement de l’affaire», nous dit-il. Nous nous rendons à l’inspection primaire publique de Mahapleu. Madame l’inspectrice est absente. Mais M. Coulibaly, Conseiller Principal d’inspection (CPI), nous reçoit.
Il dit n’avoir pas reçu d’instructions pour s’adresser à la presse. Seulement, il explique pourquoi les directeurs d’écoles du groupe scolaire de Soleil, sont mis en congés. « C’est pour des questions de sécurité. Nous redoutons qu’ils soient lynchés par les parents d’élèves », s’inquiète-t-il.
Le chef de terre, Gueu Blaise, avoue sa déception au regard des faits et dénonce le mépris dont fait l’objet la chefferie traditionnelle. « Nous aurions pu régler aisément cette affaire qui ne nous honore pas. Ce vol vient alourdir les difficultés de l’école 4 où bon nombre d’enfants prennent cours sous des paillotes», déplore-t-il.
En attendant de trouver une issue à ce honteux cambriolage de la cantine du groupe scolaire du quartier Soleil de Mahapleu, la gendarmerie a ouvert une enquête.
Une correspondance de Sony WAGONDA