En Côte d’Ivoire, un programme d’insertion de 22.000 jeunes est mis en œuvre dans la Bagoué, le Bounkani, le Folon, le Kabadougou, le Poro et le Tchologo, des régions en proie à des attaques de djihadistes venus du Sahel.
Lutte contre le terrorisme en Côte d’Ivoire: Les nouvelles occupations des jeunes pour la stabilité dans les zones Nord
Outre le Sahel, les groupes jihadistes frappent à intervalles réguliers dans les pays du Golfe de Guinée depuis plusieurs années, notamment la Côte d’Ivoire. Plus de 22 000 jeunes des zones frontalières du Nord ivoirien sont embarqués dans un vaste programme développé par le gouvernement ivoirien pour leur insertion afin d’échapper à la menace terroriste persistante. Le gouvernement ivoirien entend faire une priorité absolue la lutte contre la fragilité des zones frontalières du Nord du pays.
Mis en œuvre dans la Bagoué, le Bounkani, le Folon, le Kabadougou, le Poro et le Tchologo, six régions frontalières avec le Mali et le Burkina Faso qui sont deux pays impactés par le terrorisme, le programme vise la prise en charge de 22 912 jeunes en 2022 pour un budget de 9,6 milliards de FCFA.
Plus précisément, ce sont 4 657 jeunes dans la Bagoué, 4 802 dans le Poro, 3 667 dans le Tchologo, 3 772 dans le Kabadougou, 3 552 dans le Bounkani et 2 462 dans le Folon qui bénéficieront d’opportunités d’autonomisation et d’insertion socio-professionnelle.
L’insertion de ces jeunes se fait à travers des dispositifs adaptés. Il s’agit du financement des Activités génératrices de Revenus (AGR) et des Micros et Petites Entreprises (MPE), des Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO), des Formations de Reconversion et de Requalification (FRR) adaptées au marché de travail régional, des Formations par apprentissage, du Permis de conduire et du Volontariat communautaire.
On enregistre également les Associations villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) qui assurent l’initiation des populations à l’épargne et au crédit, avec un volet cohésion sociale.
Il ressort que pour la pratique d’Activités génératrices de Revenus, on dénombre 4 322 jeunes qui ont été appuyés, dont 1 403 dans la Bagoué, 208 dans le Bounkani, 97 dans la région du Folon, 1 132 dans la région du Poro, 337 dans la région du Tchologo et 1 145 dans le Kabadougou.
1 215 jeunes sont engagés dans la pratique des Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO) dont 284 dans la Bagoué, 182 dans le Bounkani, 108 dans le Folon, 201 dans le Poro, 302 dans le Tchologo, 138 dans le Kabadougou.
Pour ce qui est du Secteur informel, 4 061 jeunes entrepreneurs ont bénéficié d’appui dont 675 dans la Bagoué, 719 dans le Bounkani, 411 dans la région du Folon, 601 dans la région du Poro, 722 dans la région du Tchologo, 923 dans le Kabadougou.
1 127 permis de conduire ont été octroyés à des jeunes dont 235 dans la Bagoué, 299 dans le Bounkani, 85 dans la région du Folon, 216 dans la région du Poro, 175 dans la région du Tchologo, 117 dans le Kabadougou.
En juin 2021, plusieurs militaires avaient perdu la vie lors d’attaques jihadistes. Depuis, les patrouilles ont été renforcées pour sécuriser les points stratégiques près de la frontière avec le Burkina Faso.
Le samedi 12 juin 2021, aux environs de 19 h, une patrouille de reconnaissance des Forces armées de Côte d’Ivoire a été l’objet d’une attaque complexe, sur l’axe Tèhini- Togolokaye, localité frontalière du Burkina Faso
Cette explosion a eu lieu deux jours après l’inauguration d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d’Abidjan, par le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, et son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, aux côtés du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.