La COP 27 (Conférence des Parties), s’est ouverte le lundi 7 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte. Cette COP est la 5e organisée sur les terres africaines. Elle se tient depuis son ouverture dans un contexte international favorable en vue de progresser dans la lutte contre le réchauffement climatique. Néanmoins, l’on constate dans les médias nationaux et internationaux, la mise en garde des pays hôtes contre la détention arbitraire du militant et activiste politique Alaa Abdel Fattah en grève de la faim depuis 7 mois et de la soif 48h maintenant.
Qui est Alaa Abdel Fattah ?
Militant, blogueur et informaticien égyptien, Alaa Abdel Fattah est né au Caire, la capitale Égyptienne le 18 novembre 1981. Dans son pays, il est surnommé l’icône de la révolution de 2011, qui a vu la chute du régime de Hosni Moubarak. Le jeune Abdel grandi dans une famille de militants, son père Ahmed Seif El-Islam Hamad est un militant communiste défenseur des droits de l’homme, qui lui aussi arrêté en 1983 et emprisonné pendant 5 ans.
Sa mère Laila Soueif fut professeur d’université et militante politique, des gênes qui se transmettront à Abdel, et sa sœur Mona Seif qui a lutté contre les procès militaires des manifestants. Abdel travaille à développer des versions en arabe d’importants logiciels et plateformes sociaux. Plus tard, le natif du Nil crée le blog Manalaa, qui remporte le prix Reporters sans frontières du meilleur blog en 2005. Une action qui le pousse à prendre position en faveur du journalisme dans les médias sociaux.
Les opinions contestées d’Abdel Alaa par le pouvoir égyptien
L’informaticien s’engage aussitôt contre les régimes militaires d’Hosni Moubarak et d’Abdel Fattah Al-Sissi, sans mettre en marge le parti des Frères musulmans. Alaa Abdel Fattah est arrêté et emprisonné à plusieurs reprises. Le 7 mai 2006, suite à une manifestation pour l’indépendance de la justice, le jeune activiste est relâché le 20 juin de la même année. S’ensuit avec abnégation ses luttes qui vont précipiter ses arrestations, le 30 octobre 2011 pour incitation à la violence au cours des altercations inter-religieuses, puis relâché le 25 décembre 2011. Les 26 et 28 mars 2013, il est pris dans les filets des forces de l’ordre pendant une manifestation devant le quartier général des Frères musulmans, avant d’être relâché.
Des captures qui vont s’enchaîner jusqu’en juin 2014 où il est condamné à 15 ans de prison. Pendant sa détention, il entame une grève de la faim. Le 15 septembre 2014, Abdel est à nouveau libre sous caution. Mais cela n’empêche pas ses actions qui vont à nouveau le conduire sous les verrous en septembre 2019, il se met de nouveau en grève de la faim à partir d’avril 2020. Il est enfermé dans une prison de haute sécurité réservée aux détenus politiques, sa famille subit autant les représailles du régime. Sa sœur fut arrêtée en juin 2020 et condamnée à 18 mois de prison en mars 2021.
La COP 27, une occasion pour la libération totale d’Abdel Alaa Fattah
Sa sœur Sanaa Seif, au cours d’une conférence de presse ce mercredi 09 novembre, déclare: « Quoi qu’il arrive, Alaa a remporté le combat symbolique », pour évoquer le sort de son frère militant pro-démocrate. Condamné depuis décembre 2021 à 5 ans de prison pour diffusion de fausses informations, Alaa n’a plus la possibilité de faire appel. Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak et l’ONU demandent sa « libération immédiate ». Le secrétaire Antonio Guterres et plusieurs autres membres de l’organisation onusienne, appellent les autorités égyptienne à se pencher sur le cas d’Alaa Abdel-Fattah, en grève de la faim depuis le 2 avril 2022 pour dénoncer sa détention arbitraire.
Bekanty N’ko www.afrique-sur7.fr