Emmanuel Macron annoncera ce mercredi la fin officielle de l’opération Barkhane au Sahel, mise en place 9 ans plus tôt pour lutter contre le terrorisme lié à Al-Qaïda et l’Etat Islamique.
Fin programmée de l’opération Barkhane au Sahel
Le président français Emmanuel Macron compte officiellement annoncer, le mercredi 9 novembre 2022, la fin définitive de l’opération Barkhane au Sahel, a indiqué l’Elysée mardi, selon l’Observateur. Néanmoins, quelques 3 000 militaires français resteront déployés dans la région pour mener des actions plus discrètement contre le terrorisme. L’annonce qui mettra officiellement fin à l’opération Barkhane créée il y a neuf ans pour lutter contre les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et l’Etat Islamique au Sahel, sera prononcée par le président français, Emmanuel Macron, a indiqué l’Elysée.
En effet, le chef de l’Etat, en visite à Toulon, prononcera un discours qui sera notamment « l’occasion de marquer officiellement la fin de l’opération Barkhane et d’annoncer une adaptation significative de nos bases en Afrique », a-t-on précisé de même source. Si beaucoup voient la fin de la présence militaire française au Sahel avec cette annonce, ce n’est vraisemblablement pas le cas. Il faut dire que cette annonce sera sans conséquence sur le dispositif militaire français dans la région. Quelque 3 000 militaires français sont encore déployés au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, indique l’Observateur. Barkhane reste pour autant dans la région et continue de lutter contre les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique, qui étendent progressivement leurs activités vers les pays du golfe de Guinée.
Un divorce après 9 ans de collaboration de Barkhane au Sahel
Poussée hors du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, Barkhane a dû se résoudre à plier bagage, elle qui, au début de l’invasion des terroristes depuis le nord du pays sur la capitale Bamako, était considérée comme des sauveurs. Mais au fil des années et avec la crise sécuritaire qui s’enlise avec la hausse des attaques terroristes, le sentiment anti-français a commencé à être grandissant avant d’être plus poussé avec l’arrivée de la junte au pouvoir qui a vite fait de chasser les soldats français hors du Mali.
C’est ainsi que l’armée française a définitivement quitté le pays mi-août, après neuf ans de lutte antidjihadiste. Toutefois, selon l’Elysée, cette annonce effective de l’opération Barkhane au Sahel répond au principe « de réduire l’exposition et la visibilité de nos forces militaires en Afrique, de se concentrer sur la coopération et l’appui […], principalement en termes d’équipement, de formation, de renseignement et de partenariat opérationnel lorsque les pays le souhaitent ».
Une campagne de désinformation liée à la Russie sur Barkhane
Même si elle n’entend pas abandonner la lutte antidjihadiste, la France doit composer avec une opinion publique africaine de plus en plus hostile et au sein de laquelle l’influence de puissances rivales, Moscou en tête, se renforce via les réseaux sociaux et médias officiels. Selon l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, au Mali, on observe la «prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie ». Il constate aussi la contagion au Burkina Faso voisin avec les récents événements où le sentiment anti français s’est accru avec la vandalisation de certains édifices français dans le pays. L’idée désormais est de continuer à agir, mais en discrétion. Aucun nouveau nom n’a été, semble-t-il, donné aux troupes désormais déployées.
Pierre Oued : www.afrique-sur7.fr