Bernard Abou Koffi Binlin Dadié, plus connu sous le nom Bernard Dadié est un écrivain, académicien et homme politique ivoirien né à Assinie au sud de la Côte d’Ivoire le 10 janvier 1916 et mort le 9 mars 2019 à Abidjan.
Qui est Bernard Dadié biographie ?
Bernard Binlin Dadié naît le 10 janvier 1916 au sein du royaume d’Assinie dans la colonie française de Côte d’Ivoire. Koffi est son prénom traditionnel, Adou son « nom de tam-tam », tandis que sa branche de rattachement N’zima est le clan Ehotilé.
Elevé durant un bref moment dans une famille catholique, il adopte à son baptême en 1926, le prénom de l’instituteur Bernard Satigui Sangaré dont il est le pensionnaire à Dabou, abandonnant celui de Koffi.
Bernard Binlin Dadié est le fils de Gabriel Dadié, un auxiliaire de l’administration coloniale, né en 1891 et enrôlé dès l’âge de 12 ans en qualité d’apprenti télégraphiste au Service des Postes et des équipes du Capitaine Schiffer, chargé d’installer la ligne du télégraphe de Bingerville à Korhogo. Bernard Dadié a été marié à Rose Assamala Koutoua et est père de neuf enfants.
Parcours de prouesse pour Bernard Dadié
Son père, Gabriel Binlin Dadié, fondateur de l’association « Syndicat des Planteurs Africains » qui a joué un rôle dans le Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire, et son oncle Melantchi, fermier à Bingerville, l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire, ont élevé Dadié.
À cette époque, Dadié a developpé ses croyances philosophiques sous l’influence de la culture et de la société. Dadié s’est rendu compte de l’importance de la famille et de la communauté. Pendant la première partie de sa vie, Dadié a connu la colonisation. Il a étudié en Côte d’Ivoire à Grand Bassam et puis à Bingerville.
Bernard Dadié est considéré comme le père de la littérature ivoirienne. Après avoir terminé ses études, Dadié a travaillé pour Le Réveil, un journal du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Dadié a été un membre actif de la RDA au Sénégal jusqu’en 1947. A ce moment, Dadié est devenu activiste en Afrique et a participé à la création du mouvement de la négritude et a essayé de déconstruire le colonialisme français.
Il a travaillé pour l’indépendance avec le Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire, et en 1950, a été emprisonné pour ses efforts. Les troubles de février 1949 le conduisent en prison pour seize mois, où il tient un journal qui ne sera publié qu’en 1981, Carnets de Prison où il s’adresse à la lutte africaine.
A l’indépendance la Côte d’Ivoire, il exerce tour à tour les fonctions de chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d’inspecteur général des Arts et Lettres, et, en 1977, il devient ministre de la Culture et de l’Information.
En 1965, il obtient le Grand prix littéraire d’Afrique noire pour Patron de New York, et le prix UNESCO/UNAM en 2016 pour son action en faveur de la culture africaine. Le Grand Prix des mécènes de l’édition 2016 des Grands Prix des associations littéraires lui a également été décerné le 9 mars 2017 à Yaoundé, au Cameroun, en hommage à toute son œuvre bibliographique.
Bernard Dadié, père de la négritude en Côte d’Ivoire
Bernard Dadié est reconnu pour ses écrits et ses efforts de défendre la culture africaine. Dadié a grandi sous l’influence française et les effets de la colonisation sont un thème principal de ses écrits. Il écrit de l’importance de préserver la culture et l’identité africaines.
Selon lui, il est important que les Africains rappellent leur héritage. Dadié a publié des textes anticolonialistes et des contes qui montrent la beauté d’être Africain. Il valorise son peuple avec ses mots. Aujourd’hui, Dadié est considéré comme une des figures les plus importantes d’Afrique et l’écrivain ivoirien le plus important.
Son respect pour la culture africaine a inspiré Dadié à établir le Cercle Culturel et Folklorique de la Côte d’Ivoire en 1953. La même année, Dadié a publié son premier roman, Climbié, qui décrit la vie d’une société rurale de la Côte d’Ivoire. Il a servi comme ministre des Affaires Culturelles de 1977 jusqu’en 1986, et a fait des efforts pour promulguer les arts africains.
Avec les publications Un Négre à Paris (1959), Patron de New York (1964), et La Ville où nul ne meurt (1968), Dadié a créé un nouveau genre de littérature africaine qui s’appelle les chroniques. Ses chroniques sont les études des autres cultures et ce sont des efforts de préserver ces cultures. Les poèmes Dans tes yeux et Je vous remercie, mon Dieu (tirés du recueil La Ronde des jours 1956) montrent les croyances de Dadié qui a beaucoup d’espoir pour l’avenir.
Bibliographie
Auteur prolifique, Dadié a écrit des nouvelles, des romans, de la poésie, du théâtre et des essais. Sa poésie est militante, comme en témoignent ces vers :
Autobiographie
Climbié (1953) Paris : Seghers.
Carnet de prison (1984) ; Abidjan : 1949-1950
Chroniques
Les Villes (1933)
Un Nègre à Paris (1959) Paris : Présence africaine.
Patron de New York (1956) Paris : Présence africaine.
La Ville où nul ne meurt (1968) Paris : Présence africaine.
Scénarios
Monsieur Thôgô-Gnini (1970) Paris : Présence africaine.
Mhoi cheul (1979) Paris : Présence africaine.
Béatrice du Congo (1995) pièce en 3 actes. Paris : Présence Africaine.
Poésie
Afrique debout (1950) Paris : Présence africaine.
La Ronde des jours (1956) Paris : Seghers.
Hommes de tous les continents (1967) Paris : Présence africaine.
Nouvelles
Légendes africaines (1954) Paris : Seghers.
Le Pagne noir (1955) Paris : Présence Africaine.
Commandant Taureault et ses nègres (1980)
Les Jambes du fils de Dieu (1980) Abidjan, Paris : Ceda / Hatier
Articles
Le Sens de la lutte (1949)
Les Belles histoires de Kacou Ananze l’Araignée
Sur Dadié
Kotchy, Berthélémy. La Critique sociale dans l’œuvre théâtrale de Bernard Dadié. Paris: l’Harmattan, 1984.
Lomax, Alan and Raoul Abdul. 3000 Years of Black Poetry; an anthology. New York, NY : Dodd, Mead & Co., 1970.
Maunick, Edouard J. Poèmes et récits d’Afrique noire, du Maghreb, de l’océan Indien et des Antilles. France : Le Cherche-midi Editeur, 1997.
Vincileoni, Nicole. Comprendre l’ouvre de Bernard B. Dadié. Abidjan : Les classiques africains, 1979.
« Je vous remercie mon Dieu de m’avoir créé Noir, le blanc est une couleur de circonstance, le noir, la couleur de tous les jours, et je porte le Monde depuis l’aube des temps, et mon rire sur le Monde, dans la nuit, crée le Jour »
Hommage
En 2010, le Palais de la Culture d’Abidjan est rebaptisé Palais de la Culture Bernard Binlin-Dadié, Une rue porte son nom à Abidjan. Un colloque international de l’ASCAD a été organisé sur le thème « Bernard Dadié, aujourd’hui et demain », les 22 et 23 septembre 2016. L’écrivain est décédé en mars 2019 à l’âge de 103 ans.
Pourquoi dit-on que Bernard Dadié est le père de la littérature ?
Bernard Dadié est auteur d’une œuvre véritablement prolifique, qui aborde tous les genres littéraires: poésie, roman, théâtre, chroniques, contes traditionnels, le plus significatif étant le théâtre.
Quel est le genre littéraire de Dadié ?
Dadié a créé un nouveau genre de littérature africaine qui s’appelle les chroniques.
Pourquoi l’écrivain a écrit la ronde des jours et le pagne noir ?
Ce recueil la ronde des jours révèl parfois l’amertume du fervent militant anticolonialiste. Mais son amour pour l’Afrique et pour sa race l’emportera, et il renouera avec les thèmes de ses brillants devanciers de la Négritude.
« Le Pagne Noir » regroupe 16 contes ivoiriens dont le héros est Kacou Ananzé l’Araignée. Celui-ci est malin et intelligent, mais également cupide et égoïste.
Rita Sorgho: www.afrique-sur7.fr