Le Premier Ministre ivoirien, Patrick Achi, a procédé le 20 octobre 2022 à San Pedro, à la pose de la première pierre d’une usine de transformation de cacao et appelé à l’émergence de nombreux champions nationaux, à l’image du président de Atlantic Group, Koné Dossongui. Bâtie sur une superficie de 9 hectares, Atlantic Cocoa Corporation nécessitera un investissement de 73 milliards de FCFA. Techniquement l’usine fera, entre autres, du broyage de nibs de cacao, du pressage de liqueur, de la torréfaction, de l’alcanisation, du broyage et vannage de fèves de cacao. Elle sera également en mesure de faire du nettoyage et du séchage de fèves. Sa capacité de transformation est de 64 000 tonnes/an. Elle pourra être extensible jusqu’à 100 000 tonnes/an. Ci-dessous, l’intégralité du discours retranscrit de Koné Dossongui, à l’occasion de la pose de la première pierre de l’usine Atlantic Cocoa Corporation.
Koné Dossongui à la pose de la première pierre de l’usine Atlantic Cocoa Corporation: « Nous avons été convaincus de l’attractivité du code des investissements ivoiriens »
Excellence Monsieur le Premier ministre,
Vous avez entendu tout à l’heure un ingénieur de grande qualité vous décrire les caractéristiques techniques de l’usine pour laquelle vous avez bien voulu donner votre autorisation pour la pose de la première pierre, ce jour 20 octobre 2022 à San Pedro. Merci beaucoup. Quant à moi, il me revient l’honneur et la redoutable tâche de vous adresser les remerciements ainsi que la profonde gratitude de tout le groupe. Votre présence aujourd’hui comme votre permanente disponibilité, est perçue chez nous d’abord comme la manifestation de votre grande conscience mais également la preuve de votre compétence. Nous n’en sommes pas surpris monsieur le Premier ministre tant votre parcours personnel élogieux et votre engagement à traduire dans les faits la vision du président de la République Alassane Ouattara sont connus et appréciés. Merci Monsieur le Premier ministre.
L’expression de cette infinie gratitude va d’abord et essentiellement à Son Excellence Alassane Ouattara donc chacun sait ici que c’est bien de lui que tout ceci procède. Monsieur le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, vous êtes du Zanzan, je suis du Zanzan. Vous êtes du Gontougou, je suis du Gontougou, où, dans la réalité, je suis né. Vous êtes donc venu soutenir un frère, mais en tant que ministre de l’Agriculture, ministre dont tous les ingénieurs sont très fiers tant vous dirigez ce ministère dans le professionnalisme et le savoir-faire. Donc en tant que ministre de l’Agriculture, vous êtes venu soutenir le président du groupe que je suis. En tant que ministre chargé des agro-industries, vous êtes venu soutenir le secteur sous votre contrôle. Merci monsieur le ministre d’état. Monsieur le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Dès que je vous ai porté l’invitation, vous m’avez répondu que vous seriez à San Pedro.
Mais vous aviez ajouté que ce que l’on oublie souvent, c’est que votre département ministériel, en plus des missions traditionnelles connues, a pour mission également d’encourager l’’installation et le développement de l’entreprise. Donc merci, monsieur le ministre pour votre présence. Général 4 étoiles, militaire accompli, soldat achevé certes, mais pour moi par rapport aux valeurs qui sont les vôtres, j’ai pu porter témoignage. Puisque j’ai suivi le capitaine Diomandé, il y a 33 ans jusqu’au Général 4 étoiles aujourd’hui, autour du président de la République Alassane Ouattara. Pour moi, vous êtes un dozo, un vrai dozo. Parce que chez nous, le dozo c’est quoi ? Le dozo authentique c’est la personne qui, au réveil, va ceindre autour de sa ceinture l’intégrité et l’intelligence et il va porter en bandoulière la loyauté, la fidélité et l’attachement sans faille. Il doit enfin jurer en toutes circonstances d’étirer les flèches de ce carquois pour atteindre l’ennemi quel qu’en soit le prix.
« Nous avons appris, à l’épreuve, que pour rentrer dans l’industrie du cacao, il y a deux portes »
C’est votre cas monsieur le ministre, merci beaucoup et merci pour cette loyauté. Excellence Monsieur le Premier ministre, le ministre du Commerce et de l’Industrie n’est pas présent, mais il est représenté. Je voudrais dire à son représentant, à son attention, que nos collaborateurs et nous-même avons bénéficié des conseils, de l’assistance et des orientations ainsi que des actes permanents de son ministère pendant quatre ans. Et notre conviction de cette unité a été confortée à l’occasion des réunions que le ministère organise trimestriellement à son cabinet pour promouvoir l’investissement privé en Côte d’Ivoire. À cette occasion nous avons tous été convaincus de l’attractivité du code des investissements ivoiriens. Pour tout dire, n’eût été l’attachement ainsi que la continuité des actes posés sans jamais discontinuer une seule fois, depuis les prémices de ce projet, jusqu’aujourd’hui, l’événement de ce jour n’aurait pu avoir lieu. Merci beaucoup.
Excellence monsieur l’ambassadeur de France, s’il fallait une preuve supplémentaire de ce que la France soutient l’industrie cacaoyère, l’événement d’aujourd’hui en est une bonne occasion. Car c’est certainement la première fois qu’une entreprise publique française donne sa garantie à un investissement privé dans le domaine de la transformation du cacao. Merci monsieur l’ambassadeur. Madame l’ambassadrice, chez nous, nous avons coutume de dire tout ce qui qui vient de la Suisse est d’une qualité exceptionnelle. Dans le cadre de l’industrie de transformation du cacao, cette assertion ne sera pas démentie. Nous avons appris, à l’épreuve, que pour rentrer dans l’industrie du cacao, il y a deux portes. Il y a la porte dérobée où vous trouvez des équipementiers passant de la forge de l’outillage jusqu’à l’équipement de haute technologie, construite avec robotique et numérique, mais vous avez trois-cents fabricants et peut-être plus et puis il y a la grande porte. La porte où entre sans hésitation, de manière entière, un fabriquant suisse, le premier fabricant mondial. Celui dont la qualité des équipements est exceptionnelle, c’est le suisse Güller.
Madame merci de nous offrir le savoir-faire de Güller car avec Güller, loin d’avoir retrouvé tout ce que nous avons sous d’autres cieux, une usine de cette marque, avec Güller vous produisez du produit alcalinisé, du produit de belle facture qui améliore les qualités organoleptiques du cacao. Merci madame merci pour tout. Excellence monsieur le Premier ministre, je voudrais que vous me permettiez de rendre hommage à deux ingénieurs agronomes qui sont ici présents. Ce sont des ingénieurs d’une qualité exceptionnelle et à l’occasion de cette manifestation, à mon avis, on devrait en faire l’état. Le premier s’appelle Coulibaly Siaka Minayaha. Il est là, il est le PCA du Conseil Café-Cacao. À ses temps perdus, il est ceinture noire de karaté, 9ème Dan, le seul en Afrique. Mais ici, San Pedro connait plus que tout le monde, Coulibaly Siaka. En 1981, soit il y a 41 ans, il a été envoyé ici très jeune pour créer le verger palmier que l’on connait. Dans la réalité 90% au moins du verger, aussi bien villageois qu’industriel a été créé par Siaka à la tête d’une « armée » de 5000 personnes. Tout simplement, je veux dire que Siaka est un ingénieur exceptionnel.
L’hommage émouvant de Dossongui à 2 éminents ingénieurs
Le deuxième s’appelle Koné Ibrahim Yves. Cadre compétent, s’il en est, Koné Ibrahim Yves est discret, efficace et travailleur. Seules ses œuvres parlent pour lui. Mais il faut que les gens sachent que le poste qu’il occupe, je pense, est le poste « administratif », si j’ose dire, le plus important du pays : Directeur Général du Conseil du Café-Cacao, il ne répond pas au hasard. Voici quelqu’un qui est entré au Conseil, j’allais dire à la grand-mère du Conseil du café-cacao, la Caisse de stabilisation (Caistab), dans les années 1980. Depuis cette date, il a fait son chemin. À force de travail, il est devenu PDG de la première usine de transformation de cacao en Côte d’Ivoire. Il est le tout premier, je dis bien le tout premier. Puis quand les difficultés ont commencé à affecter le secteur cacao, c’est à lui que les autorités ont fait appel pour préparer une réforme de fond pour la commercialisation du café-cacao. Enfin quand est arrivé le moment de diriger cette réforme, c’est naturellement à lui qu’on a eu recourt. L’on a fait appel à l’homme d’expérience, l’homme du savoir.
Aujourd’hui dans l’industrie du cacao en Côte d’Ivoire, il n’y a pas plus compétent et plus expérimenté. Merci Monsieur le Directeur Général pour votre présence. Enfin, je voulais rendre hommage à un homme, au partenaire financier principal, à un frère Idrissa Nassa, PDG du groupe bancaire Coris bank international. Idrissa Nassa c’est quelqu’un de valeur. Je trouve chez lui un certain nombre de qualités qu’il est rare de trouver chez un homme d’affaires. Pourtant on croit que le milieu des hommes d’affaires c’est un milieu sans cœur. A la conception (et l’ambassadeur de France l’a dit), c’est une structure française qui a dessiné la charpente. Dès les premières réunions, il y a sept ans, monsieur Idrissa Nassa a dit : « j’accompagne le projet ». Mais c’est un projet au bout de sept ans, il a connu beaucoup de vicissitudes, des grandes banques ont fait défection pendant sept ans mais monsieur Idrissa Nassa n’a pas varié.
Merci monsieur le PDG, c’est un homme de parole mais aussi un homme d’une grande empathie, c’est un homme de solidarité. Quand nous avons rencontré nos dernières difficultés en Afrique centrale, nous avons pu bénéficier de la main tendue d’Idrissa Nassa, homme de parole, solidaire : un homme tout court. Voici un homme qui probablement, très rapidement, va avoir le plus grand groupe bancaire d’Afrique francophone. Tu vois ses concurrents qui applaudissent donc c’est vrai. Signalons que ce résultat a été obtenu au prix d’une charge de travail impressionnante, un rythme de travail insoutenable pour nombre des collaborateurs d’Idrissa Nassa bien souvent essoufflés par le poids de l’effort. En bon capitaine d’équipage, M. Nassa trouvait toujours du temps, de la force, une résreve d’énergie supplémentaire comme cette fois où il prend une semaine, vient chez moi au village, déchaussé, en jeans, sans programme, sans ordre du jour vu l’urgence. Je respecte monsieur Idrissa Nassa et c’est la raison pour laquelle aujourd’hui dans la mesure où c’est le financier principal du projet, je voudrais lui rendre hommage.
« Les quatre raisons pour lesquelles nous offrons cette usine à la Côte d’Ivoire, à titre de modeste contribution »
Monsieur le Premier ministre, cette usine que nous offrons à la Côte d’Ivoire, est notre manière de répondre à un certain nombre d’appels sans cesse répétés des autorités de ce pays. D’ailleurs je voudrais citer juste deux personnalités parmi les plus illustres que ce pays ait jamais connues. La première a fait la Une des journaux en 1932 par une déclaration passée dans la postérité donc devenue très célèbre. En 1932, Félix Houphouet-Boigny déclarait « On nous a trop volés ! ». Il y a 90 ans. « On nous a trop volés » est une plainte courageuse véhémente contre les prix insuffisamment rémunérateurs, déjà en 1932. Nous le respectons. Puis durant toute sa vie, le Président Houphouët-Boigny comme chacun le sait, n’a cessé d’inviter ses concitoyens à transformer les matières premières. La deuxième personnalité préside actuellement aux destinées de ce pays. Que chacun se souvienne qu’à la fin des années 1980, notre pays plongé dans une crise des matières premières aux conséquences sans précédent, a fait appel à un de ses fils. Un fils illustre, expérimenté, intelligent, un fils de référence, un fils digne. Ce fils se révèlera à la Côte d’Ivoire et au monde entier à l’occasion d’une allocution prononcée au congrès en 1990 à Yamoussoukro.
Le message délivré à cette occasion avait déjà les résonances d’un programme de développement accéléré. Ce jour-là Alassane Ouattara invitait ses concitoyens à déployer le potentiel de la Côte d’Ivoire par des réformes structurelles courageuses et un investissement ambitieux, pour transformer le binôme café-cacao, binôme trop longtemps resté à la limite inférieure de l’échelle de valeur. Monsieur le Premier ministre pour conclure, vous-même, vous nous avez donné tout l’encouragement nécessaire et vous avez requis les membres du gouvernement à en faire autant. Monsieur le ministre du Commerce et de l’Industrie, vecteur de vos instructions, et amplificateur de la vision du Chef de l’Etat, a porté le projet. Troisièmement, nous nous souvenons des appels répétés du Président Houphouët-Boigny et enfin quatrièmement, le message du Président Alassane Ouattara, restent dans nos consciences. Voici les quatre raisons pour lesquelles nous offrons cette usine à la Côte d’Ivoire, à titre de modeste contribution.