C’est une affaire qui crée une nouvelle polémique dans le monde cinématographique au Maroc. Jeudi 20 octobre 2022, le Centre cinématographique marocain (CCM) a décidé de suspendre le visa d’exploitation du film à succès marocain « Zanka Contact ». L’institution reproche au réalisateur d’avoir utilisé une musique d’une artiste originaire du Sahara Occidental qui était favorable à l’indépendance de la région.
Le Maroc censure un film à cause d’une chanson saharaouie
Le conflit entre le Maroc et le Front Polisario en ce qui concerne le statut du Sahara Occidental se déplace dans le champ cinématographique. En effet, le film à succès marocain « Zanka Contact du réalisateur franco marocain, El Iraki, sorti au Maroc en septembre 2021 a fait l’objet d’une suspension de la part du Centre cinématographique marocain (CCM). L’institution reproche au réalisateur d’avoir inclus un morceau de la chanteuse Mariem Hassan, qui soutient le Front Polisario dans la bande originale.
L’institution estime que le réalisateur n’avait pas mentionné ce détail lors du dépôt de sa demande de subvention et d’exploitation. Et après une nouvelle examination du film, elle a décidé de suspendre la licence d’exploitation.
Le CCM estime que c’est une trahison du texte, du dialogue et du son. Outre la suspension du visa d’exploitation, le CCM a donné un délai de quarante-huit heures à la société de production pour qu’elle se conforme au dossier original, qui ne faisait pas mention d’un morceau de Mariem Hassan, décédée en 2015.
La carte professionnelle du réalisateur suspendue
El Iraki a également vu sa carte professionnelle, qui conditionne par exemple l’obtention d’aides publiques, être suspendue.
Les producteurs et le réalisateur de ce long métrage ont réagi au micro de l’AFP par rapport à cet incident. « Nous sommes navrés de voir un malentendu prendre de telles proportions. Ce choix est purement esthétique et musical », ont-ils dit.
Depuis des décennies, le Maroc et le Front Polisario se disputent permanemment le contrôle de cette ex-colonie espagnole. Alors que le Maroc prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté, le Front Polisario exige un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.
