Au Burkina Faso, les Assises nationales ont démarré à Ouagadougou, entre espoirs et interrogations sur l’avenir du pays, proie au djihadisme et la division profonde au sein de la population.
Enjeux des Assises nationales au Burkina Faso
Des burkinabè partagés entre espoir et scepticisme sont convoqués pour des Assises nationales ouvertes ce vendredi 14 octobre au Burkina Faso.
Deux semaines après le renversement du Lieutenant Paul-Henri Damiba, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPRSP), présidé par le capitaine Ibrahim Traoré convie le peuple burkinabè à se prononcer sur son avenir lors des assises nationales les 14 et 15 octobre.
Le capitaine Marcel Médah qui a lu le discours d’ouverture, au nom du capitaine Ibrahim Traoré, a déclaré qu’ »à travers ces assises, nous avons rendez-vous avec l’histoire. Nous devons taire nos divergences et aller vers la paix ».
Il a soutenu que l’intérêt supérieur de la nation doit guider les participants. Ces assises nationales ont pour objectif d’examiner et d’adopter la charte de la transition, de désigner un président de la transition conformément à la charte et de recueillir toute proposition en vue de la bonne marche de la transition.
Des voix se sont élevées pour réclamer le maintien du capitaine Traoré lors de meetings de soutien à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays.
« Le capitaine Ibrahim Traoré doit nécessairement terminer ce pour quoi il est venu », a affirmé Oscar Séraphin Ky, leader d’un mouvement de soutien au capitaine.
« Au regard de l’adhésion populaire (au putsch), la convocation d’assises nationales pour désigner un président de la transition, ne devrait pas avoir lieu, car depuis les premiers moments le choix du peuple était déjà fait, et c’est le capitaine Ibrahim Traoré », a renchéri un autre mouvement qui a appelé à la mobilisation vendredi.
Un sondage réalisé par Apidon, un institut local, indique que 53% des Burkinabè préfèrent avoir le capitaine Traoré à la tête du pays, selon le quotidien gouvernemental Sidwaya.
Le 5 octobre dernier, dans une allocution sur les antennes de la télévision nationale, le MPSR, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, dirigé désormais par le capitaine Ibrahim Traoré, se dote d’un nouvel acte fondamental qui fixe l’organisation provisoire des pouvoirs publics, dans le cadre d’un Etat de droit. Toujours constitué d’un président, le capitaine Traoré, et de deux vice-présidents, le MPSR est en charge de la continuité et la gestion des affaires de l’Etat. Son président, le capitaine Ibrahim Traoré, est le nouveau chef de l’Etat.
Les participants sont estimés à 300 personnes et constitués des forces vives de la nation que sont les forces vives des régions, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPR, le mouvement des militaires putschistes), les forces de défense et de sécurité, les organisations de la société civile, les partis politiques, les organisations religieuses et coutumières, les volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée), les personnes déplacées internes, les syndicats et les Burkinabè de l’extérieur.
L’autorité civile ou un militaire qui sera désignée au terme de ces assises nationales un aura la responsabilité de conduire la transition jusqu’aux élections et au retour à l’ordre constitutionnel.