Le procès des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée, a repris lundi à Conakry avec l’audition du colonel Moussa Tiégboro Camara qui en a profité pour situer l’origine de son opposition à Toumba Diakité dans le dossier du massacre du 28 septembre en Guinée.
Guinée: reprise du procès du massacre du 28 septembre, la justice maintient Moussa Dadis Camara en prison
L’ex patron de la cellule de lutte anti-drogue en Guinée, a expliqué, lundi, devant le tribunal délocalisé de Dixinn, l’origine des rapports conflictuels entre lui et l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara.
Selon le colonel Moussa Tiégboro Camara, il y avait des antécédents entre lui et Aboubacar Diakité dit Toumba. Ils ne se parlaient pas depuis des mois, car il aurait arrêté des éléments de Toumba qui étaient dans des infractions.
«Toumba et moi, on ne se parlait pas et pour cause, c’était en janvier et février, lorsque le domicile d’Elhadj Cellou Dalein a été attaqué, j’ai ouvert une enquête, et lors des enquêtes, on a compris que c’était des bérets rouges. Ensuite nous avons arrêté 9 bérets rouges qui étaient avec Toumba Diakité (…) Jusqu’aux événements du 28 septembre, je ne parlais pas avec Toumba», a déclaré le colonel Moussa Thiégboro Camara.
Les débats de fond du procès des massacres du 28 septembre 2009 ont commencé, lundi dans la capitale guinéenne. D’entrée, la cour a rejeté la demande de liberté provisoire des accusés écroués le 27 septembre, veille de l’ouverture du procès. Elle a aussi rejeté la demande de Moussa Dadis Camara.
Les avocats de l’ancien président de la junte avaient contesté son placement en détention, et demandé soit sa remise en liberté, soit son placement en résidence surveillée, en invoquant les égards dus à un ancien chef d’État. Mais le juge a estimé que cette mesure n’était valable que pour des détenus étrangers.
Les avocats d’un autre principal accusé, Aboubacar Sidiki Diakité, alias « Toumba », ancien chef de l’unité de protection de Moussa Dadis Camara, avaient quant à eux demandé l’évacuation sanitaire de leur client – arrêté en décembre 2016 à Dakar et extradé vers la Guinée le 17 mars 2017 – malade selon eux. Il était effectivement apparu très diminué à l’ouverture du procès le 28 septembre dernier. Pas de quoi attendrir la cour, qui rappelle qu’aucun document médical n’a été déposé au dossier pour justifier, une telle mesure.