En Algérie, le service caritatif de l’Église catholique est contraint de mettre fin à ses activités à partir de ce 1er octobre. Nonobstant cela, l’Église catholique en Algérie envisage poursuivre sa mission humanitaire sous une autre forme dans le pays.
Caritas Algérie contrainte de cesser ses activités
Les autorités algériennes ont décidé de mettre fin aux activités de Caritas Algérie, une organisation de l’Église catholique connue pour ses multiples œuvres sociales et humanitaires dans le pays.
Dans un communiqué publié mardi 27 septembre 2022, les dignitaires de l’église ont expliqué que cette décision de cessation des activités de Caritas a été prise « conformément à la demande des pouvoirs publics puisque Caritas serait une organisation non autorisée à en croire les autorités ».
L’archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco, de son côté assure avoir fait le plaidoyer auprès des autorités algériennes pour qu’elles suspendent cette mesure à l’encontre de Caritas Algérie, mais sans succès. Ce dernier assure que Caritas n’est pas une ONG. « Caritas n’est pas une organisation distincte, mais l’un des services développés par l’Association diocésaine d’Algérie (ADA), il n’a donc pas d’existence juridique propre. Nous avons pensé qu’il y avait une confusion avec le réseau mondial Caritas, c’est pourquoi ces derniers mois nous n’utilisons plus ce nom durant nos activités mais cela n’a pas suffi. Nous ne souhaitons pas entrer en conflit avec les autorité », explique-t-il.
Pour l’archevêque, c’est un moment compliqué que l’église locale traverse avec la fermeture forcée de Caritas Algérie, mais ce n’est pas pour autant que l’Église catholique va renoncer à sa mission caritative qui lui est commandée par sa doctrine sociale. « C’est un moment douloureux, pénible, dur. Mais l’Église catholique a souvent eu à se réinventer. C’est une nouvelle étape qui commence. On va continuer à faire du bien sans faire de bruit », avance l’archevêque d’Alger.
Une décision arbitraire
Comme on pouvait s’y attendre, l’annonce de cette fermeture n’a pas recueilli l’assentiment de plusieurs algériens, mais plutôt l’incompréhension et l’émoi. Certains internautes, à l’instar de Fatiha, se désolent de cette situation déplorant une nouvelle triste et regrettable. « Ils faisaient beaucoup pour la promotion de la culture à travers ses expositions et projections. C’était un lieu magique, enrichissant et surtout très humain », déplore-t-elle.
Pour Nacéra, une jeune femme originaire de Tlemcem, c’est une décision purement arbitraire. Elle qui a suivi une formation aux premiers secours dans la maison diocésaine à Alger, dispensée par l’organisation, est très triste. « Leur travail était remarquable, surtout leurs efforts pour aider les plus pauvres, les personnes handicapées et celles atteintes de la maladie d’Alzheimer », a-t-elle ajouté.
Caritas Algérie a été créée avant la proclamation de l’indépendance du pays en 1962.