Les villages Salopleu et Yota, dans la sous-préfecture de Danané, sont encore sous le choc d’un drame lors d’un match de football dimanche 25 Septembre 2022 dans le village Minsampleu à quelques 14 km de Danané. Trois jeunes gens, la vingtaine revolue, ont été sauvagement tailladés à l’arme blanche par des supporters déchaînés. Que s’est-il passé à Minsampleu ?
Divertissement à Danané: Le match Salopleu contre YOTA fait 3 blessés graves à l’arme blanche
Dimanche 25 Septembre dernier, l’un des quarts de finale du tournoi de football doté du trophée Gombagui Georges, s’est joué à Missampleu, village de la sous-préfecture de Danané. Selon le chef de la tribu Yoleu, Mr Paul Moh, joint au téléphone, tout serait parti d’une faute sifflée par l’arbitre en faveur de l’équipe de Salopleu. Les échauffourées entre adversaires sur l’aire de jeu, se sont vite répandues au-delà des limites du terrain. Des supporters subitement armés de machettes et de couteaux ont commencé à s’en prendre violemment aux joueurs et à des supporters.
« Nous étions à 4 minutes de la fin du match lorsque la bagarre est survenue. Salopleu menait au score de 3 buts à 1. Tous les supporters de Yota ont envahi le terrain. Des gourdins volaient dans tous les sens. Des victimes se tordaient de douleurs sous le coup des machettes et de couteaux. Kalé et Mala ont pris des coups terribles de couteaux. Kalé, pour barrer un coup de machettes, a vu ses trois doigts sectionnés. Mala, lui, a été poignardé et tombé évanoui sur le terrain. Quand la bagarre s’est transformée en course-poursuite, nous avons cherché à les évacuer sur le centre de santé le plus proche. Il pleuvait beaucoup. Nous y sommes allés quand même. Au dispensaire de Yoleu, le dispensaire s’est vu incapable de traiter les blessés graves. Il fallait les conduire cette nuit et sous la pluie battante 5 blessés dont 2 inanimés. C’est ainsi qu’une ambulance a été appelée. C’est vers une heure du matin que nous avons pu prendre la route de Danané. Le lundi matin, 3 des 5 blessés ont été soignés et priés de rentrer au village. Les 2 cas sérieux de Salopleu et 1 cas alarmant de Yota ont été hospitalisés. Mes enfants Kalé et Mala ont été taillardés tels des animaux à la tête, au torse et aux mains. Je ne comprends pas que le football qui fait amuser tant les jeunes gens, puisse passer pour une occasion de telle boucherie», s’étonne Gomé Prosper, planteur à Salopleu.
Il ajoute: « C’est avec le concours des cadres, des parents et du préfet Gombagui, que nos enfants sont en vie même s’ils gardent des lésions graves». Le père adoptif de Kpan Adelphe de Yota dénonce quant à lui, un inutile règlement de comptes des supporters de Salopleu sur son fils qui n’a pas pris part au match. « Il est maçon. Son péché a été de vouloir mettre à l’abri des amis à lui. Pour cela, il a été poignardé au flanc droit. Le médecin avait envisagé une opération à notre arrivée. Mardi matin, l’opération n’est plus envisageable. Seulement, il faut des poches de sang à mon fils. Son groupe sanguin est rare et pose problème», a-t-il dit. Le cauchemar a débuté par l’agression d’un joueur par des fanatiques. Une agression qui pouvait bien être évitée.
« En ma qualité de chef de tribu, je me suis rendu sur le terrain et j’ai prodigué des conseils aux deux équipes. Salopleu et Yota sont des villages voisins. Ils ont des champs qui font frontière. Les jeunes gens n’ont pas pensé aux liens séculaires qui lient les populations. C’est dommage ! », s’est indigné Paul Moh. Interrogé, Aristide, l’un des organisateurs du tournoi, avoue sa déception suite à l’attitude d’un autre âge des jeunes. « Nous avions eu avec tous les dirigeants d’équipes beaucoup de séance de travail. Que la barbarie prenne le dessus sur l’esprit fair-play, je n’en reviens pas. Dieu merci que le préfet Gombagui a prêté promptement mains fortes aux parents avec une somme de cent mille francs pour couvrir les soins médicaux des blessés», a-t-il dit.
En attendant de connaître les vraies raisons de ce déchaînement de violence dans un match de football dans le village de Minsampleu, la gendarmerie a entamé une enquête qui livrera bientôt ses secrets. Le calme est cependant revenu à Salopleu. Des supposés auteurs des agressions issus de Yota qui étaient détenus dans des cellules de fortune à Salopleu, ont été relâchés sur médiations diverses. La gendarmerie n’a procédé jusqu’à ce jour à aucune arrestation. Les semaines à venir nous situeront sur l’issue de cette affaire.
De retour de Salopleu
Une correspondance de Sony WAGONDA.