Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur est arrivé en Côte d’Ivoire, depuis lundi soir, pour officiellement parler de “sécurité” avec les autorités ivoiriennes.
Terrorisme: La sécurisation de la CAN Côte d’Ivoire 2023 confiée aux soldats français?
Dépêché par Emmanuel Macron, le ministre de l’Intérieur de France, Gérald Darmanin devrait s’entretenir avec le président ivoirien Alassane Ouattara, à 12H GMT, ce mardi 27 septembre 2022 à Abidjan. Plusieurs sujets seront évoqués par les deux personnalités.
Pour ce déplacement en Côte d’Ivoire, Paris et Abidjan se sont accordés sur un agenda: la sécurité intérieure et sous régionale. La coopération bilatérale entre les deux métropoles, resolument engagées dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, est aussi bien en place dans cet agenda.
En effet, le ministre français, au cours de ce court sejour, visitera l’académie internationale de lutte contre le terrorisme basée à Jacqueville, un banlieu de la capitale abidjanaise. M. Darmanin, en outre, va s’entretenir avec son homologue ivoirien de l’Intérieur et celui de la Défense sur les thématiques de sécurité, selon Paris.
Reprendre en main la coordination régionale et internationale au Sahel
Au moment où les derniers soldats de la force Barkhane déployée par la France, quittent le Mali, la situation s’est fortement dégradée sur le terrain ces derniers mois, avec la multiplication d’attaques terroristes touchant tant des militaires que des civils. Au-delà de leur bilan humain particulièrement lourd, c’est à la fois l’extension géographique croissante de ces attaques et les modes opératoires de plus en plus sophistiqués utilisés par les terroristes, qui inquiètent Paris.
Et “ la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin”, constituent désormais la poule aux œufs d’or” que Paris envisage, à tout prix, conserver après avoir perdu du terrain au Mali, et mal en point au Burkina Faso et en Guinée », estime A.K, enseignant chercheur.
Sécuriser la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023, reportée en 2024
Pour le spécialiste en Sciences juridiques et de la jurisprudence, Paris a intérêt à éviter un affaiblissement continu de la coordination régionale et internationale au Sahel. Ce déplacement vise, a-t-on ajouté, à apporter le soutien de la France à la Côte d’Ivoire dans tout ce qui a trait à la sécurité et à la coopération entre les deux pays dans ce domaine.
Il en va ainsi de la sécurisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, dont la phase finale se déroulera en janvier 2024 en Côte d’Ivoire, et du plan français alerte enlèvement, que la Côte d’Ivoire souhaite mettre en œuvre.
Une Académie internationale de lutte contre le terrorisme
La lutte contre le terrorisme sera également abordée, Gérald Darmanin ayant prévu de se rendre à Jacqueville (Sud) où est basée l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Depuis une décennie maintenant, l’Union européenne est engagée au Sahel aux côtés de ses partenaires africains et internationaux afin de lutter contre le terrorisme.
“Ce combat est bien sûr d’abord une affaire africaine, mais il concerne aussi l’Europe et la France. En effet la déstabilisation du Sahel par les terroristes constitue une menace directe pour l’Union non seulement en matière de sécurité et de terrorisme”, estime Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité / Vice-président de la Commission.
Au cours des discussions, le ministre français évoquera la question migratoire dans tous ses aspects, selon son entourage. Les zones qui séparent le territoire ivoirien des frontières burkinabè et malienne du nord de la Côte d’Ivoire sont en effet extrêmement poreuses. Pour la seule frontière avec le Burkina Faso, plus d’une centaine de points d’entrée non officiels ont été recensés, et des centaines de réfugiés sont déjà installés dans le nord ivoirien.
Enfin, avant de rentrer en France, Gérald Darmanin rencontrera, comme il est de coutume, la communauté française à Abidjan. Puis se fera présenter, à l’aéroport d’Abidjan, le système de lutte contre la fraude documentaire, fruit d’un travail de coopération entre les deux pays.