Entre le Maroc et l’ Algérie, la guerre diplomatique fait rage dans le conflit du Sahara occidental. C’est dans ce contexte que le chef de gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, sur instruction du Roi Mohammed VI, a présidé, la délégation marocaine dans ce conclave onusien, à New York.
Guerre d’usure entre l’ Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental
La grave crise entre l’ Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental s’est transformée en une guerre d’usure diplomatique qui dépasse la région et fait craindre une déflagration faute d’issue en vue, selon des analystes.
« La reconnaissance par l’Algérie de sa responsabilité dans le conflit artificiel du Sahara constitue la première condition pour un règlement définitif de la crise ». C’est le message fort exprimé par Aziz Akhannouch lors de son allocution, devant les chefs d’Etat et de gouvernement à l’occasion de la 77ème Assemblée générale de l’ONU.
Le Premier ministre a rappelé, dans son intervention, « la tenue de plusieurs tables rondes dont l’objectif est d’aboutir à une solution viable et réaliste sur la base du consensus, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité dont la plus récente étant la 2602 ». Là encore, Akhannouch a relevé que « la participation de bonne foi de l’Algérie » à ce processus est déterminante.
Il n’a pas manqué non plus de faire part de la préoccupation du Royaume « au sujet de la situation humanitaire catastrophique et de l’absence de tout état de droit dans le camp de Tindouf, où l’Algérie est en flagrante violation du droit international humanitaire ».
Le Chef de gouvernement a également renouvelé l’appel du Royaume à la communauté internationale pour exhorter l’Algérie « à répondre aux appels lancés par le Conseil de sécurité depuis 2011 et à permettre au Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) d’organiser un recensement des habitants du camp de Tindouf ».
Diplomatie rompue
Enfin, Akhannouch a renouvelé l’engagement du Maroc « à trouver une solution politique pérenne au conflit , sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie, qui bénéficie du soutien du Conseil de sécurité et de plus de 90 États ». Il a rappelé que les provinces du sud « poursuivent leur développement dans le cadre du nouveau modèle de développement lancé par le Roi Mohammed VI en 2015 » tout en précisant que les habitants de cette région participent pleinement à toutes les étapes de la mise en œuvre de ce plan. « La participation active des habitants du Sahara marocain à la vie sociale, économique et politique est bien la preuve de leur attachement à l’appartenance du Sahara au Maroc », a souligné le Chef de gouvernement.
Enhardi par la reconnaissance par l’administration de Donald Trump, fin 2020, de sa souveraineté sur ce territoire disputé en contrepartie d’un rapprochement avec Israël, le Maroc déploie depuis une diplomatie de plus en plus offensive pour rallier d’autres pays à ses positions. Le roi Mohammed VI a averti en août qu’un tel soutien ne devait « prêter à aucune équivoque », affirmant que le dossier du Sahara était « le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ».
En face, le grand rival algérien continue d’afficher son soutien indéfectible aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario. Alger met aussi à profit son statut d’exportateur gazier choyé par l’Europe cherchant à compenser le gaz russe pour marquer des points dans son duel diplomatique à distance avec Rabat, avec lequel il a rompu les relations en août 2021.