Robert Guéï n’a jamais été président de la République, ont toujours clamé les autorités ivoiriennes. Vingt ans après sa mort, Alassane Ouattara accorde au général putschiste le statut d’ancien chef d’Etat de Côte d’Ivoire. L’annonce a été faite par sa fille, Mireille Guéi, ce lundi 19 septembre 2022.
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Sa famille et ses partisans l’ont réclamé durant 20 ans! C’est chose faite, ce 19 septembre 2022, le Général Robert Guéï est officiellement reconnu ancien chef de l’Etat de Côte d’Ivoire par le régime d’Alassane Ouattara, arrivé au pouvoir en 2011.
Père de la constitution de la 2e République, le général Robert Guéï l’a signée et promulguée en qualité de président du CNSP et président de la République de Côte d’Ivoire, au terme de cette même constitution.
Elle a d’ailleurs fait du « général Bob”, le premier président mais non élu de la 2e République, avant de se voir arracher le pouvoir par son successeur Laurent Gbagbo qui fut élu face à Guéï au cours de l’élection présidentielle de 2000.
Une élection controversée qui a vu les candidatures des présidents du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Henri Konan Bédié, et du Rassemblement des Républicains (RDR), Alassane Ouattara, rejetées par la Cour Suprême dirigée à l’époque par Tia Koné.
Lors d’une activité à Biankouma, Mireille Guéi, l’une des filles de feu le Général Guéi Robert a fait un plaidoyer à l’État de Côte d’Ivoire. Elle a demandé à l’État d’accorder un statut d’ancien Chef de l’État à son père.
Quelques jours après cette doléance, le gouvernement ivoirien a réagi par la voix de son porte-parole.
Répondant à la famille, il a estimé que le Général Robert Guéï ne pouvait pas bénéficier d’une rente d’autant plus qu’il n’a pas été président de la République.
« Le Général Robert Guéï est un ancien Chef de l’État. Ce statut, il l’a déjà. Mais avec tout le respect que j’ai pour sa mémoire, il n’est pas un ancien président. La loi est très claire », avait-il lâché.
Une sortie qui a fait réagir le camp du président de l’UDPCI, Mabri Toikeusse, indiquant que cette annonce faite de façon inélegante par le porte-parole du gouvernement, ne s’inscrivait nullement dans la voie de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
« Il a fait allusion à une loi prise en 2005, soit sous le régime du président Laurent Gbagbo. Il serait bienséant que celle-ci soit divulguée pour mettre tout le monde à l’aise », a-t-il insisté.
Ancien chef d’Etat-major de l’armée de Côte d’Ivoire, Robert Guéï parvient à se hisser à la tête du pays à l’issue d’un coup-d’État militaire contre le pouvoir du président Henri Konan Bédié. C’était en décembre 1999.
Quelques dix mois plus tard, Robert Guéï est chassé de son fauteuil présidentiel par les militants de Laurent Gbagbo après une élection à l’issue de laquelle, chacun des deux hommes réclamait la victoire. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, aux premières heures de la rébellion armée, il trouve malheureusement la mort dans des conditions assez troubles.
Le pouvoir d’alors avait expliqué que Robert Guéi se rendait à la télévision nationale en vue d’y faire une déclaration de prise de pouvoir.
Pour mémoire, des officiers et officiers supérieurs de l’armée ivoirienne dont le général Dogbo Blé, Anselme Seka Yapo, sont accusés d’assassinat et de complicité d’assassinat du général Robert Guéï.