Djamel Belmadi, le sélectionneur des Fennecs Algérie a rendu public dimanche la liste des joueurs convoqués pour prendre part au rassemblement de la prochaine trêve internationale. Attendus dans cette liste, les binationaux (Gouiri, Aouar, Adli etc) n’y figurent finalement pas. Interrogé sur ces cas, le technicien de 45 ans a mis les choses au clair.
Algérie: Plusieurs binationaux absents de la liste de Djamel Belmadi
Après les cuisants échecs enregistrés à la CAN 2021 puis dans les barrages de la Coupe du Monde Qatar 2022, l’Algérie est en pleine reconstruction. Pour retrouver sa vitesse de croisière et ses performances reluisantes d’antan, Djamel Belmadi souhaite rajeunir l’équipe et l’étoffer avec d’autres joueurs talentueux notamment les binationaux. Mais plusieurs facteurs empêchent ces derniers de rejoindre la sélection.
Alors que les médias algériens annonçaient depuis plusieurs semaines les possibles sélections d’Houssem Aouar, de Yacine Adli ou encore de d’Amine Gouiri à l’occasion de ce rassemblement de septembre, ces joueurs ne sont finalement pas sur la liste de Djamel Belmadi. Fusillé par des questions des journalistes sur les cas de ces joueurs précités, Djamel Belmadi, comme à son habitude a été très franc et a tenu à expliquer concrètement les choses sur les absences de ces joueurs en sélection mais dans son style particulier.
«Pour les joueurs que vous venez de citer (Gouiri, Aouar, Adli etc), s’ils veulent vraiment jouer pour l’équipe nationale, ils doivent d’abord faire des démarches administratives. Ça se fait conjointement entre le joueur et la fédération. Ils doivent signer des documents qu’on doit envoyer ensuite à la FIFA puis à la fédération en question, etc. Ce n’est pas si simple. Donc c’est impossible de les mettre sur une liste élargie si ce n’est passé pour des idiots ou des incompétents. Tu ne vas pas envoyer une liste élargie à un club alors que le joueur n’est même pas officiellement sélectionnable. Il y a beaucoup de rumeurs, de palabres depuis l’été. Nous, nous n’avons rien dit. Après, pour être sincère, il y a des choses qui évoluent avec certains joueurs et qui apparaîtront dans les dates FIFA à venir. Certains joueurs cités auraient pu être là pour cette trêve, mais ne le sont pas en raison des démarches ou d’autres points encore qui prennent un certain temps», a-t-il d’abord lancé rapporte Foot Mercato.
Algérie: ça serait bien un jour que vous puissiez parler à Adli par exemple
Particulièrement sur les cas de Yacine Adli et d’Houssem Aouar, le sélectionneur des Fennecs d’Algérie a demandé aux journalistes d’aller se renseigner directement auprès d’eux. «Si vous voulez être sur – et que vous êtes journaliste – pourquoi ne pas avoir une information du joueur lui-même. Vous n’arrivez pas à les contacter eux-mêmes ?ça serait bien un jour que vous puissiez parler à Adli par exemple. Comme ça il vous dira ce qu’il en est . On connaîtra aussi sa position. Avoir Houssem Aouar aussi, ou même Gouiri ou Larouci, parfois, vous jouez même sur le fait que peut-être les coach n’a pas été les voir. Allez les voir et parlez avec eux. Vous aurez alors deux infos. Sur ces joueurs de qualité et dont on est persuadés qu’ils auraient un impact comme les Feghouli, Mahrez, vous saurez s’ils ont été approchés ou plus qu’approchés par le sélectionneur, et vous saurez surtout s’ils ont envie de rejoindre cette équipe » insiste Belmadi.
« Le papa du joueur adore dire partout à quel point il aime le pays, à quel point il est nationaliste, mais il change de discours quand son fils doit effectivement jouer pour nous »a-t-il ajouté.
Belmadi, le clame haut et fort, il a envie de renforcer l’équipe avec les binationaux mais il se heurte parfois à l’indécision de ces joueurs. «Si leurs propres parents n’ont pas d’impact sur les joueurs, que va faire un sélectionneur ? Je tire mon chapeau à Vahid Halilhodzic, qui malheureusement n’ira pas en Coupe du monde alors qu’il le mérite, et qui a eu des affaires classées en 4 secondes avec Brahim Diaz par exemple. Il a dit clairement qu’il était aller le voir et que Diaz avait dit non. Affaire classée. Moi, ça fait 4 ans que je ne veux pas faire ça, car ce n’est pas dans mon intérêt. Ni le vôtre. Peut-être qu’aujourd’hui un joueur n’est pas prêt, mais qu’à 23 ans, il le sera et il vous donnera 10 ans d’équipe nationale. Ceux qui condamnent et mettent en difficulté, après le joueur aura tellement peur qu’il ne viendra plus. Moi je ne jouerai pas à ce jeu-là. Le plus important, c’est savoir si le coach est aussi déterminé que vous à avoir ces joueurs ? La réponse est oui, et même plus que vous», a-t-il expliqué.
Frustré par l’insistance des journalistes, le sélectionneur algérien explique dans les détails ce qui bloque souvent certains binationaux à fait leurs choix.
«Depuis 4 ans, j’ai contacté ces joueurs et plus que contacté. Allez les trouver, tous les noms que vous citez, ils sont 5-6, et demandez-leur si quelqu’un les a contactés ! Je serai très attentif à la réponse des joueurs. Je les protège pour les voir arriver sous mon mandat ou sous celui d’un autre, mais s’ils mentent demain, eux ou leur entourage… Comme le papa qui joue sur les deux tableaux tiens. Les papas des joueurs, en général, adorent souvent dire partout à quel point il aime le pays, à quel point il est nationaliste, mais il change de discours quand son fils doit effectivement jouer pour nous. Tu vas le rencontrer et il ne te parle que de lui alors que tu viens pour parler de son fils. Quand un joueur me dit « non attends, parle à mon papa, ma maman, mon chien »… Je pourrais juste dire publiquement qu’il a dit non et c’est fini. Pour autant, je travaille sur le temps long. Mais je ne cherche pas à convaincre. Je présente le projet.» a-t-il précisé.
L’Algérie va affronter la Guinée le 23 septembre et le Nigéria le 27 septembre dans le cadre des matchs amicaux au cours de cette fenêtre internationale de septembre.