C’est le cauchemar pour les populations de Port-au-Prince, en Haïti, touchées de plein fouet par l’inflation galopante dans un pays où la guerre des gangs fait rage depuis le début de l’année 2022.
Haïti: Deux journalistes tués par balles alors qu’ils étaient en reportage
L’ambassade de France a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre en Haïti, comme l’ambassade d’Espagne, et avec elles la possibilité d’obtention de visas Schengen pour l’Europe. Paris conseille à ses ressortissants de limiter leurs déplacements au strict nécessaire et de prévoir un stock de biens de première nécessité. Mercredi matin à Port-au-Prince, des tirs étaient toujours entendus dans plusieurs quartiers. Les banques et les commerces restent fermés. Pas non plus de transport en commun. Les rues de la capitale haïtienne restent jonchées de véhicules, de débris, parfois de pneus enflammés.
Même si certaines barricades ont été levées par la police la nuit dernière, la circulation reste très difficile, entre autres dans le quartier du Champs-de-Mars, où se situe l’ambassade de France. Crise économique, politique et sociale, insécurité, pénuries, des femmes violées, des maisons incendiées et des gangs qui continuent de faire leur loi en Haïti. La population d’Haïti n’en peut plus. Les manifestations ont donc repris dans le pays. Deux journalistes ont même été tués par balles, alors qu’ils étaient en reportage.
Deux gangs rivaux communément appelés « Chien méchant » et « 400 mawozo » s’affrontent depuis avril à Port-au-Prince. Selon des témoignages, des individus lourdement armés appartenant au gang « 400 mawozo » violent des femmes et des filles lorsqu’ils entrent dans les maisons. Ce même gang puissant et redouté, avait enlevé un groupe de 17 personnes composées de missionnaires nord-américains et de leurs proches, dont cinq enfants, à l’automne dernier. La situation inquiète les organisations haitiennes de défense des droits humains. Mais, elles ne peuvent pas encore porter assistance aux victimes.