La chanteuse Aicha Koné est au cœur d’une vive polémique qui enflamme présentement les réseaux sociaux. En effet, la diva de la musique ivoirienne a dévoilé une chanson faisant les éloges du chef de la junte malienne, Assimi Goita. Et pour cela, elle est sévèrement critiquée par de nombreux internautes qui disent être surpris de cette production de la diva de la musique ivoirienne, quand on sait que plusieurs soldats ivoiriens sont détenus à Bamako depuis plus d’un mois. Cependant, la chanteuse a reçu le soutien de l’écrivain Tiburce Koffi qui, dans un long message posté sur la toile, a fait savoir qu’on ne devrait en aucun cas s’en prendre à Aicha Koné.
Tiburce Koffi dénonce le lynchage d’Aicha Koné
» Qu’est-ce qui justifie vos réactions hystériques contre Aïcha Koné ? L’auriez-vous lynchée si elle avait chanté le président Alassane Ouattara ? Ou Cissé Bacongo ? Ou le Premier ministre Patrick Achi ? Que signifie cette intolérance outrancière ? Cette dictature des Réseaux sociaux, foire à médisances malsaines et aux violences absurdes ?
Aïcha Koné est une artiste accomplie. Le dernier fleuron vivant de nos reines du micro des années 1970, 80, 90…
Oui, comme tous les mortels, elle subit l’épreuve du temps. Et nous devons rendre gloire au Seigneur de nous l’avoir conservée encore parmi nous. Célébrons-la donc de son vivant. Honorons le suc de son art pendant qu’elle est encore LÀ, avec nous. Parmi nous.
Artiste de notoriété respectable, Aïcha Koné a le droit, comme tous les créateurs inspirés, de chanter les thèmes (mélodiques et paroliers) qu’elle veut, sans avoir de compte à rendre à personne, sans autorisation de qui que ce soit.
Mais qu’est-ce que ce pays où l’artiste doit se censurer, demander l’autorisation d’un président-Dieu, d’un ministre-décideur, d’un
public d’inquisiteurs inélégants, avant de créer ? Est-ce à vous de choisir pour Aïcha, ce qui doit sortir de ses entrailles, à graver sur les pistes d’un studio ? Qui êtes-vous, gens peu cultes, pour oser salir de la bave de vos mots Aïcha Koné, divine légataire des Déesses de la voix, et reconnue comme telle dans toute l’Afrique ?
Qu’es-tu devenu, peuple de ce pays naguère si sage et bien éduqué ? Aïcha Koné est notre héroïne, de la race des vraies héroïne ; celles-là qui ne détruisent pas la terre, ne sèment pas ruines et larmes autour d’elles, mais répandent joie de vivre, humeur vitalisante et vitale.
Aïcha Koné est la femme libre dans toute la splendeur de la femme Malinké et musulmane. Aïcha Koné est la mère, dans toute la plénitude de la symbolique de la Femme, cette version achevée de l’espèce humaine, et consacrée par Dieu.
Respectez cette dame. Je ne peux pas accepter ce lynchage malpropre et sidérant sur les réseaux sociaux. Facebook, veillez à ne plus permettre diffusion outre mesure de ces posts indignes de la qualité de citoyens ivoiriens, contre Aïcha Koné.
Arrêtez ce vandalisme verbal, ce djihaddisme mal inspiré. Respectez les icônes, race de terroristes égarés ! »
Tiburce Koffi, écrivain, musicien. Président du Conseil de Gestion et de Restructuration du Burida.