« S’abstenir de punir n’est PARDON que quand il existe le pouvoir de punir », disait GANDHI. Le Président Alassane OUATTARA est un homme politique hors pair et unique en son genre. Cet homme politique ivoirien qui a subi les humiliations, les frustrations diverses, les invectives, les trahisons, les provocations, accusé de tous les péchés d’Israël, est resté droit dans ses bottes sans être mis hors des arçons, sans perdre la boussole de ses ambitions. Une force de caractère qui ne lui fait pas perdre de vue ses objectifs, ses repères. Un self-control inébranlable dont il est le seul à avoir le secret.
Alassane Ouattara et le pardon comme grandeur politique: Que deviennent alors Adama Champion et Zémogo Fofana?
Il a pardonné à tous ceux qui l’avaient voué aux gémonies depuis son entrée en politique jusqu’à son avènement au pouvoir d’Etat. Qui ne se souvient pas de ses déboires sous le régime de l’ancien président Henri Konan BEDIÉ puis de ses démêlés avec le régime de la junte militaire dirigé par le Général Robert GUEÏ, la tentative d’assassinat dont il a été victime sous le régime de la Refondation dirigé par l’Ex Président Laurent GBGAGBO. Au nom de la paix, de la consolidation de la cohésion sociale et de la vraie fraternité, il a pardonné à tous ses offenseurs. Hormis les offenses, les invectives et les attaques meurtrières de ses adversaires politiques, il essuya d’énormes trahisons et de vilenies de certains de ses plus fidèles et proches collaborateurs au sein de son parti politique le RDR.
Par ailleurs, après avoir donné sa confiance à ses alliés politiques du RHDP depuis sa création en 2005 jusqu’à son accession à la magistrature suprême, il est à nouveau trahi, vilipendé, lâché et mis à rude épreuve avec un soulèvement populaire commandité par ses congénères politiques à l’orée des élections présidentielles de 2020. Malgré toutes ces odieuses péripéties en vue de le déstabiliser il a toujours pardonné et accepté la rédemption de ses bourreaux. La rédemption de Marcel-Amon TANOH et de Mabri TOIKEUSSE en est une des preuves palpables et évidentes. Cependant, c’est le lieu de demander qu’en est-il des deux grandes figures voire emblématiques du combat de l’implantation du RDR en l’occurrence l’Adjoint du Secrétaire Général du RDR Djéni KOBINA, Adama Nibi Zana COULIBALY dit Adama Champion et le Ministre Zémogo FOFANA autrefois deuxième personnalité du parti après Henriette DAGRI DIABATÉ ?
Le Président OUATTARA a préféré dans le cas d’espèce le Pardon fraternel au pardon politique
Naguère ces deux personnalités étaient l’échine dorsale du parti. Aujourd’hui ils sont tombés dans la disgrâce et dans l’anonymat absolu. L’on est en droit de se demander si le Président Alassane OUATTARA, malgré sa foi dans les vertus du pardon n’a pu pardonner à certains de ses plus proches collaborateurs qui ont rompu les amarres avec lui et le RDR au moment où il s’y attendait le moins. En effet, il faut noter que les personnalités sus-citées ont lâché le RDR pour créer leurs partis politiques respectivement le GDPCI (Parti pour la Démocratie et le Progrès en Côte d’Ivoire) et l’ANCI (Alliance pour la Nouvelle Côte d’Ivoire). Adama champion, avant la création de son parti, avait précédemment jeté en pâture le RDR pour le poste de Ministre des Transports dans le gouvernement du Président Henri Konan BEDIÉ en 1998. Il fut donc radié du RDR pour collusion avec le PDCI-RDA qui par ailleurs voulait la peau du président du RDR.
Un mandat d’arrêt international fut même lancé contre lui. Quant à Zemogo FOFANA, il a quitté le navire en 2007 pour rupture de la confiance avec la direction du parti. Au-delà de toutes ses incidences et dissidences de parcours politique, les liens de fraternité avec les dissidents sont restés inchangés. En revanche, les liens politiques ont pris du plomb dans l’aile malgré leur soutien sans faille au candidat OUATTARA lors des élections présidentielles de 2010. Vu leur absence dans l’arène politique, vu l’anonymat dont ils sont soumis, nous pouvons dire que le Président OUATTARA a préféré se passer de leurs services. Il a préféré dans le cas d’espèce le Pardon fraternel au pardon politique.
Par Idriss DAGNOGO